La Horde enracinée, Turkmènes d'Iran
EAN13
9782360571048
Éditeur
L'Asiathèque
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La Horde enracinée

Turkmènes d'Iran

L'Asiathèque

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782360571048
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    14.99

  • Aide EAN13 : 9782360571048
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
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Saga de la famille d'Agholi.

La vie de Turkmènes d'Iran, et plus particulièrement de la famille d'Agholi,
sédentarisés mais toujours nomades dans l'âme. Un témoignage passionnant.

Plongez dans un récit épique, une évocation haute en couleurs, et découvrez un
témoignage qui se lit comme un roman et offre un voyage dans un monde
aujourd'hui inaccessible.

EXTRAIT

Il arrive cependant qu’il refuse de soigner certains déments. Non qu’il les
craigne ‒ il sait parfaitement maîtriser les furieux et possède à cet effet un
assez joli assortiment de menottes, de chaînes et de cadenas ‒ mais il sait
très bien que la folie peut avoir des causes bien mystérieuses et qu’il serait
sacrilège de vouloir guérir certains cas dont il soupçonne l’origine divine.
Par contre il n’hésite jamais à croiser le fer avec Iblis2 et les divers
cheïtans de sa suite habituelle quand ils se sont emparés d’un malheureux.
Il permet volontiers qu’on assiste aux séances d’exorcisme. Mais il exige des
spectateurs qu’ils se tiennent immobiles et surtout silencieux.
Après l’avoir installé sur un espace délimité par un cercle tracé du bout d’un
bâton, Raïdjabali se met à danser devant son patient. Il tourne et virevolte
sur un pied puis sur l’autre, en agitant des grelots et des chapelets de
petits os. Il pousse aussi de grands cris effrayants en faisant tournoyer un
sabre ou une baguette de fusil. Soudain, au milieu d’un moulinet et bien avant
qu’on ait le temps de comprendre son intention, il enfonce son arme dans l’œil
du malade ou lui transperce le biceps. Le plus étrange c’est qu’aucune plaie
n’en résulte. Raïdjabali assure que c’est le djinn qui a récolté la blessure.
Quand les coups ont bien porté, l’esprit s’enfuit et, avant de disparaître
complètement, il reste quelques instants dans un angle du plafond, derrière
une poutre, invisible, à faire « Piou ! Piou ! » comme un petit poulet.
A ce moment-là, le porkhond tombe à terre. Il sue. Il suffoque. On dirait que
le combat qu’il vient de mener l’a épuisé et qu’il est à deux doigts de
succomber. Il bave et grogne. Quand il se calme et que son souffle redevient
normal, il s’effondre dans un sommeil de plomb dont il ne sort qu’au bout de
plusieurs heures.
Ensuite, pour prolonger ou assurer le traitement, il donne un petit sachet de
tissu dans lequel sont cousues des « choses ». Le patient doit le porter sur
lui, puis le brûler à la fin du septième jour. Si par curiosité on ouvrait le
sachet il y aurait de grandes chances de retomber dans la folie, Raïdjabali
insiste beaucoup là-dessus.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alain de Bures est Zootechnicien, il a été actif dans le milieu des ONG en
Asie-Centrale, notamment l'ONG française CIDR (Compagnie Internationale de
Développement et de Recherche).
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