Élans de l'âme vers Dieu
EAN13
9782362601408
Éditeur
ThéoTeX
Date de publication
Langue
français
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Élans de l'âme vers Dieu

ThéoTeX

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782362601408
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**Extrait**


**INTRODUCTION**

Le Cr eateur de l'univers peut-il entendre, et veut-il exaucer les voeux de
ses creatures raisonnables ?
A la premiere partie de cette question, il suffit de repondre : « Comment
Celui qui a fait l'oreille, n'entendrait-il pas ? Comment Celui qui a forme
l'oeil, ne verrait-il pas a ? Cet argument est si concluant que je n'ai pas le
courage d'en chercher d'autres. En effet, a moins que de pretendre que
l'oreille et l'oeil de l'homme se sont formes d'eux-memes, ou bien de soutenir
que l'oeil a ete fait pour ne pas voir, l'oreille pour ne pas entendre ; a
moins, dis-je, de se refuser a l'evidence, il faut bien convenir que Celui qui
a forme l'oeil voit, que Celui qui a cree l'oreille entend.
Au reste, dans ces termes generaux, mon assertion sera probablement acceptee,
meme par ceux qui ne prient pas. Que Dieu ne soit ni sourd ni aveugle,
l'incredule lui-meme en convient. Pourquoi donc tant d'hommes repugnent-ils a
prier ? pourquoi sourient-ils de pitie, a la vue d'une creature parlant au
Createur ?
-- N'attendez pas de reponse de leur part ; ces hommes n'oseraient vous
confesser leur pensee ; mais je vais vous la devoiler.
« Comment voulez-vous, pensent-ils, que Celui qui habite la profondeur des
cieux, ce Dieu si grand, vous entende, vous ecoute ; vous, si petit, jete sur
un coin ignore de cette terre perdue dans l'espace ? Il a bien autre chose a
faire ! « Il vous a cree doue de toutes les facultes necessaires a votre
existence. Depuis l'origine des temps, l'homme, comme la nature, est soumis, a
des lois eternelles, et laisse a lui-meme. »
Ce qui revient a dire que, d'apres vous, le Createur, relegue dans la
profondeur des cieux, ne nous entend pas, parce que notre terre est trop loin
! S'il etait dans un astre rapproche, ou sur la cime d'une de nos montagnes, a
la bonne heure, il pourrait nous ouir ; mais de si loin, de si haut,
impossible ! -- Oh! profondeur de la sagesse humaine !
Oui, au fond, c'est une question de distance ; on ne croit pas que Dieu
entende une priere aux deux bouts du monde, parce que ces deux bouts sont trop
distants ; et de nos jours, ou l'homme a trouve moyen de mettre en
communication les deux poles, de nos jours ou il peut ecouter et repondre, en
un quart de seconde, a des milliers de lieues ; de nos jours ou il pourrait
lui-meme transmettre instantanement sa pensee de la terre au soleil reunis par
un fil, c'est alors que l'homme doute si Dieu possede assez d'intelligence
pour s'informer, aussi bien que lui, de ce qui se passe aux deux bouts de
l'univers !
Mais la n'est pas toute la difficulte, Dieu, qui peut entendre les hommes,
veut-il les ecouter ? Ne devons-nous pas plutot supposer qu'il les a faits
tels qu'il n'ait plus a s'en occuper ?
D'abord, remarquez que cette theorie qui pretend grandir le Createur, le
rapetisse ; elle ne lui attribue la sagesse de nous avoir pourvus d'avance de
toutes les ressources necessaires, qu'afin de lui denier, pour plus tard,
l'administration de notre monde ; il semble que l'incredule soit fatigue,
essouffle de la peine infinie, necessaire a Dieu, pour veiller sur les besoins
journaliers de tant de millions de creatures, et alors, par pitie pour le
Createur, cet incredule le decharge d'un fardeau qui ecrase sa propre
imagination ! Oui, voila tout simplement pourquoi l'on nie la providence
individuelle ; on mesure Dieu sur soi, pour ne pas dire qu'on se compare a
Dieu !
Mais il y a bien d'autres objections contre cette theorie qui suppose l'homme
doue, des l'origine, de telle sorte qu'il puisse se passer de l'intervention
divine. Au fond, cette doctrine n'est autre que celle de la necessite ; avec
elle, l'homme est immuable ; c'est un assemblage de chaines et de rouages ;
tout a ete prevu, le nombre de tours compte ; machine admirable, sans doute,
mais enfin, machine sans liberte ; donc irresponsable, et des lors incapable
d'un bonheur decoulant de la moralite.
Direz-vous que la liberte de l'homme est entree, dans le plan primitif de Dieu
? qu'elle est au nombre des facultes premieres qui devaient le conduire a sa
fin, sans intervention etrangere ? -- C'esta\- dire qu' a cette heure vous
dotez l'homme de liberte ; il pourra faire ou defaire, avancer ou reculer dans
la voie de sa destinee individuelle, et, par cela meme, concourir a l'ordre
general ou l'entraver ; mais Dieu, qui ne doit plus s'en occuper, sera
contraint de le laisser faire ; il l'aura doue de forces sans se reserver d'en
surveiller l'emploi ; il se sera lie les mains en donnant a l'homme des mains
libres !
Je me dispense de repondre.
On m'accordera peut-etre que Dieu intervient dans la direction de ce monde
pour maintenir les lois generales, mais non pour influer sur les details de
notre vie.
Eh bien ! je demande ou cessent les lois generales, ou commencent les details
de notre vie ? quel est le point precis ou se joignent l'intervention divine
et l'independance humaine ? Le Dieu qui intervient dans la projection des
mondes, au milieu de l'espace, intervient-il aussi dans les revolutions de
notre globe ? dans nos guerres nationales, dans les destinees d'une cite,
d'une famille, d'un individu ? et s'il s'arrete entre deux points de cette
chaine, montrez-moi donc l'anneau douteux ! C'est encore ici une affaire de
mesure ; toujours la pauvrete de notre intelligence disant a Dieu : je
n'aurais pu venir que jusqu'ici. . . donc tu n'as pas ete plus loin !
Oui, Dieu veut intervenir dans nos destinees ; il veut ecouter nos prieres, et
s'il en fallait encore une preuve, je me contenterais de citer cette parole :
« Quel est l'homme d'entre vous, si son fils lui demande du pain, qui lui
donne une pierre ? et qui, s'il lui demande un poisson, lui donne un serpent ?
Si donc vous, mechants comme vous l'etes, savez donner de bonnes choses a vos
enfants, combien plus votre Pere, qui est dans les cieux, en donnera-t-il de
bonnes a ceux qui les lui demandent (Matthieu.7.9). » Il nous faut donc, ou
convenir que Dieu exauce la priere de sa creature, ou soutenir que nous, peres
ou meres, nous valons mieux que Dieu, et que nous accorderions a nos enfants
ce que lui-meme nous refuse...
Je ferai remarquer toutefois que ces mots : « de bonnes choses », employes
dans l'evangile selon saint Matthieu, sont remplaces dans saint Luc par ceux-
ci : « son Saint-Esprit ». Oui, les choses ne sont bonnes qu'autant qu'elles
sont saintes. Si donc il vous etait arrive de demander ce que vous aimez au
lieu de ce qui est bon, vous ne devriez pas etre surpris de n'avoir pas ete
toujours exauce. Dieu a pu vous refuser fortune, science, sante, succes dont
vous auriez fait mauvais usage ; mais il ne vous refusera jamais foi, charite,
saintete, dont vous ne sauriez abuser.
Mais est-ce pour prier que je presente ces Élans de mon ame au lecteur ? Non,
je ne crois pas qu'on puisse veritablement prier en lisant des prieres ecrites
par un autre et pour un autre. La priere, pour etre une demande, doit etre
l'expression de nos propres sentiments. Dans les affaires de ce monde,
personne, pour profiter d'une petition toute faite, n'ira demander un objet
different de celui dont il a besoin ; ayons donc, pour le ciel, la sagesse que
nous avons pour la terre, et prions Dieu avec notre coeur, lui exprimant nos
propres desirs, dans nos propres paroles. Je le declare : celui qui lirait ce
volume entier, sans meme le poser, n'aurait pas encore prie ; il aurait fait
passer les voeux de mon coeur par ses levres ; il se serait entretenu avec
moi, mais non pas avec Dieu.
Ce n'est donc pas ici un livre de prieres, c'est l'histoire d'une ame. Je n'ai
rien dit que je ne l'aie senti, et je l'ai dit comme je l'ai senti, dedaignant
tout langage de convention. C'est ici mon histoire interieure. Je l'ecris,
parce que je suppose que c'est celle de bien d'autres, et que les lecteurs
chretiens trouvent avantage et plaisir a se reconnaitre chez un frere. Je dis
les lecteurs chretiens, car je n'espere guere etre lu par d'autres qui sans
doute ne me comprendraient pas, et que mes Élans fatigueraient. Mon
Introduction est pour les incredules, mon livre est pour les croyants.
Toutefois, si quelques freres veu...
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