L'enfant des lisières

Le père de Salvatore Zeffirelli est grand, roux et Sicilien ; sa mère, dix-
huit ans, enceinte, est Sicilienne aussi. En 1948, ils passent clandestinement
en France pour fuir la misère de leur île. Il fait nuit quand elle perd les
eaux près d’un cimetière de Menton...
Plus loin, à l’ouest, dans les Cévennes, il y a du travail aux mines de
charbon. La famille s’installe là-bas, au nord du Gard. Salvatore grandit plus
vite que les autres enfants. Il est précoce au point qu’il sait lire à l’âge
de deux ans. Il a une mémoire extraordinaire : il se souvient de sa vie
intramatricielle. Même de sa vie prématricielle ! L’auteur jure que c’est
véridique. D’ailleurs, Salvatore sait tout de la façon dont ses parents se
sont rencontrés. C’est une preuve...
La vie de Salvatore est longue et pleine. Il la passe à la lisière de mondes
différents que son regard singulier éclaire pour nous.

Antoine Vetro, avec un style truculent, goûtu et pétillant, nous raconte la
vie de cet extraordinaire Salvatore Zeffirelli. Un personnage dont il est très
proche... Et quand il regarde en arrière pour nous parler de lui, la deuxième
moitié du XXe siècle et les balbutiements du XXIe offrent déjà une belle
nostalgie : « Une nostalgie s’installe en moi. Pas une nostalgie amère, celle
qui détruit, non ! Une nostalgie fondatrice, source vive de toutes les
audaces. »