Le Sahara et le Gobi
EAN13
9782381113166
Éditeur
Le Mono
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Sahara et le Gobi

Le Mono

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782381113166
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    4.49
L’un des phénomènes les plus intéressants que présente la surface de notre
globe, c’est la répartition des régions favorables à l’existence de l’homme,
et de celles dont il est plus ou moins exclu, en dépit de leur situation
géographique. Ce qui frappe tout d’abord, c’est l’immense étendue des régions
inhospitalières. Mais, tandis que plusieurs des régions, désertes aujourd’hui,
ne l’ont pas toujours été, et par conséquent pourraient devenir habitables de
nouveau, parce que leurs conditions physiques n’ont pas été sensiblement
altérées, il en est d’autres où ces conditions ont subi des modifications trop
graves pour que l’homme puisse s’y soumettre, en sorte que ces contrées sont
condamnées à être des solitudes perpétuelles.

Parmi toutes les régions désertiques de notre globe, le Sahara est sans doute
la plus importante, non-seulement par son étendue, mais aussi par son passé et
son avenir. C’est sous ces divers points de vue que j’essaierai d’étudier le
Sahara, dont j’ai eu l’occasion de visiter moi-même une partie. La
délimitation de la vaste contrée qui porte le nom collectif de Sahara a été
diversement tracée par les géographes. Je ne rapporterai que l’opinion des
auteurs les plus récents et les plus compétents. Le professeur Zittel admet
pour le Sahara les limites suivantes : au nord, l’Atlas et la côte
méditerranéenne ; à l’ouest, l’Atlantique ; à l’est, la chaîne bordière de la
Mer-Rouge ; enfin, au sud, la limite est peu prononcée et pourrait être
représentée par une ligne partant de l’embouchure du Sénégal et passant par
Tombouctou, Gogo, Damergu, à travers la partie septentrionale de Kanem jusqu’à
El-Dabbah et Abou-Ham. Cette ligne comprend la région où les précipitations
aqueuses trop faibles empêchent le développement d’une riche végétation, et où
la surface du sol est généralement composée de roches nues ou de sable.
L’énorme superficie assignée au Sahara par M. Zittel représente plus de 11
millions de kilomètres carrés ; elle serait donc supérieure à celle de
l’Europe, et presque la moitié de celle de l’Afrique. Elisée Reclus évalue la
surface du Sahara à 6.200.000 kilomètres carrés, mais en en retranchant le
Fezzan, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et les steppes qui longent les régions
fertiles du Sahara. Pris dans de telles limites, il donne au Sahara de l’est à
l’ouest, c’est-à-dire des bords du Nil à ceux de l’Atlantique, 5.000
kilomètres, et du nord au sud, c’est-à-dire du pied de l’Atlas berbère
jusqu’aux cultures du Soudan, 1.500 kilomètres. Le Sahara ainsi réduit serait
encore plus grand que la moitié de l’Europe et équivaudrait presque au quart
de l’Afrique. Dans l’impossibilité de concilier des divergences aussi
considérables, nous adopterons provisoirement l’évaluation d’Elisée Reclus,
mais en comprenant l’Egypte dans le nom collectif de Sahara, parce que
l’Egypte se rattache insensiblement aux vastes surfaces sablonneuses désignées
par le nom de Désert libyen ; or, celui-ci touche immédiatement à la rive
gauche du fleuve, qui, avec ses bords verdoyants, serpente comme une bande
d’émeraude au milieu des sables du désert.
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