La province de Québec et la question Franco-Canadienne
EAN13
9782381117263
Éditeur
Editions Homme et Litterature
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La province de Québec et la question Franco-Canadienne

Editions Homme et Litterature

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Le pays qui porte le nom modeste de « Province de Québec » comprend une
superficie de 347,000 milles, environ 560,000 kilomètres carrés. La province
de Québec est l’une des grandes provinces qui constituent la « Confédération
Canadienne ».

Placée comme au centre des provinces orientales de la Confédération
Canadienne, en possession de la navigation presque tout entière du Saint-
Laurent, occupant enfin l’embouchure de ce fleuve, la province de Québec en
tient pour ainsi dire les portes et la clef, et nulle importation, nulle
exportation ne se fait d’Europe au Canada, ou du Canada en Europe, sans passer
par les ports de Québec ou de Montréal.

La conquête du Canada par l’Angleterre fut le signal, non seulement d’un
changement radical de régime, d’institutions et de politique, mais encore de
la cessation complète de toute relation commerciale entre la colonie et son
ancienne mère-patrie. La France ne fut plus pour nous qu’un souvenir. Les
navires marchands qui, une fois par année, nous mettaient en communication
régulière avec elle, ne reparurent plus ; aucun émigrant ne nous arriva de ses
ports, pas plus qu’aucun de ses produits ; nous connûmes à peine même son
histoire, et l’écho de ses grandes révolutions nous parvint comme le
retentissement de catastrophes inexplicables. Intellectuellement,
commercialement, politiquement, historiquement, le Canada fut séparé de la
France ; il eut d’autres destinées ; il vit, petit à petit, s’étendre de
nouveaux horizons, il entra plus directement dans la vie américaine ; le
régime colonial, sous l’influence du progrès des idées et du développement des
États-Unis, s’élargissant tous les jours, le Canada devint peu à peu maître de
lui même, et, phénomène admirable, à mesure que, par le temps, il s’éloignait
de plus en plus de la France, à mesure que les années, s’accumulant,
semblaient devoir obscurcir ses souvenirs, à mesure que les institutions,
changées de nature, améliorées et perfectionnées, le plaçaient dans une
atmosphère de plus en plus différente, et plus le Canada, à douze cents lieues
de la France, sans aucun contact avec elle, restait et grandissait français.

Un siècle se passa ainsi, lorsque, tout à coup, l’arrivée d’une corvette
française, dans le port de Québec, ouvrit une ère nouvelle et fut comme le
premier jalon des relations qui allaient devenir de plus en plus nombreuses.
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