De l'origine des contes et des fabliaux au moyen-âge
EAN13
9782381118246
Éditeur
Le Mono
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

De l'origine des contes et des fabliaux au moyen-âge

Le Mono

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782381118246
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    • Fichier Mobipocket, libre d'utilisation
    • Lecture en ligne, lecture en ligne
    4.49
Vous êtes-vous parfois demandé comment vivaient nos aïeux ? Les voyez-vous
confinés dans leurs villes ou leurs villages, que joignaient — je devrais dire
: que séparaient — des routes à peine tracées, ou l’on enfonçait dans la
poussière en été, dans la boue en hiver, que des bandes de malandrins
infestaient. Croyez bien qu’ils n’étaient pas tentés de voyager, sauf dans des
cas extraordinaires. Il y avait des Parisiens qui n’étaient jamais allés à
Saint-Cloud. Tous ces gens-là vivaient, cependant, et n’étaient pas aussi
malheureux que certains le prétendent. Certes, ils ne connaissaient ni
journaux, ni revues. Ils ne recevaient pas, à leur lever, l’instantané des
événements de la veille. Ils s’en passaient, voilà tout. Il n’y a pas si
longtemps que nous nous en passions — et nous ne nous en portions pas plus
mal. J’ajoute, concession dernière aux détracteurs du passé, qu’ils n’avaient
pas, nos chers aïeux, beaucoup de livres à leur disposition et que même un
grand nombre d’entre eux avaient oublié d’apprendre à lire...

Quand arrivait le soir, quand on ne pouvait plus s’occuper de la boutique, du
jardin ou des champs et qu’on avait mangé la soupe, ce mets national de la
vieille France, vieux et jeunes, garçons et filles, maîtres et valets, se
réunissaient pour la veillée ; chacun offrait l’hospitalité à son tour et
fournissait le feu et la chandelle fumeuse. On se serrait autour de l’âtre,
les femmes filaient, les hommes se reposaient, tous écoutaient et racontaient
tour à tour les histoires, contes, légendes, fables, récits de voleurs et de
revenants, aventures de chevalerie qu’ils avaient entendu raconter à leurs
aïeux et dont ils n’étaient jamais rassasiés. Chacun y ajoutait un détail, une
variante. On riait, on frissonnait aux mêmes endroits. Et le temps passait
sans ennui, et l’on se séparait avec le désir de se réunir le lendemain.
S'identifier pour envoyer des commentaires.