- EAN13
- 9782381118468
- Éditeur
- Editions Homme et Litterature
- Date de publication
- 27/10/2023
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Quinze Jours au Désert
Sur les traces des Indiens d’Amérique
Alexis de Tocqueville
Editions Homme et Litterature
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782381118468
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Une des choses qui piquaient le plus notre curiosité en venant en Amérique,
c’était de parcourir les extrêmes limites de la civilisation européenne, et
même, si le temps nous le permettait, de visiter quelques-unes de ces tribus
indiennes qui ont mieux aimé fuir dans les solitudes les plus sauvages que de
se plier à ce que les blancs appellent les délices de la vie sociale ; mais il
est plus difficile qu’on ne croit de rencontrer aujourd’hui le désert.
A partir de New-York, et à mesure que nous avancions vers le nord-ouest, le
but de notre voyage semblait fuir devant nous. Nous parcourions des lieux
célèbres dans l’histoire des Indiens, nous rencontrions des vallées qu’ils ont
nommées, nous traversions des fleuves qui portent encore le nom de leurs
tribus; mais partout la hutte du sauvage avait fait place à la maison de
l’homme civilisé, les bois étaient tombés, la solitude prenait une vie.
Cependant nous semblions marcher sur les traces des indigènes. Il y a dix ans,
nous disait-on, ils étaient ici; là, cinq ans; là, deux ans. Au lieu où vous
voyez la plus belle église du village, nous racontait celui-ci, j’ai abattu le
premier arbre de la forêt. Ici, nous racontait un autre, se tenait le grand
conseil de la confédération des Iroquois. — Et que sont devenus les Indiens?
disais-je. — Les Indiens, reprenait notre hôte, ils ont été je ne sais pas
trop où, par-delà les grands lacs; c’est une race qui s’éteint; ils ne sont
pas faits pour la civilisation, elle les tue.
c’était de parcourir les extrêmes limites de la civilisation européenne, et
même, si le temps nous le permettait, de visiter quelques-unes de ces tribus
indiennes qui ont mieux aimé fuir dans les solitudes les plus sauvages que de
se plier à ce que les blancs appellent les délices de la vie sociale ; mais il
est plus difficile qu’on ne croit de rencontrer aujourd’hui le désert.
A partir de New-York, et à mesure que nous avancions vers le nord-ouest, le
but de notre voyage semblait fuir devant nous. Nous parcourions des lieux
célèbres dans l’histoire des Indiens, nous rencontrions des vallées qu’ils ont
nommées, nous traversions des fleuves qui portent encore le nom de leurs
tribus; mais partout la hutte du sauvage avait fait place à la maison de
l’homme civilisé, les bois étaient tombés, la solitude prenait une vie.
Cependant nous semblions marcher sur les traces des indigènes. Il y a dix ans,
nous disait-on, ils étaient ici; là, cinq ans; là, deux ans. Au lieu où vous
voyez la plus belle église du village, nous racontait celui-ci, j’ai abattu le
premier arbre de la forêt. Ici, nous racontait un autre, se tenait le grand
conseil de la confédération des Iroquois. — Et que sont devenus les Indiens?
disais-je. — Les Indiens, reprenait notre hôte, ils ont été je ne sais pas
trop où, par-delà les grands lacs; c’est une race qui s’éteint; ils ne sont
pas faits pour la civilisation, elle les tue.
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