Mille hivers

Pour info : mille c'est le nombre d'hivers qu'il faut à un glacier pour se
former Le texte est grand public car il a plusieurs dimensions : il y a un
mystère central qui maintient une sorte de suspens, et derrière : une histoire
de famille, une histoire d’amour et un questionnement écologique et sociétal.
Le fait que ce soit une sorte d'huis clos participe d’une atmosphère du rêve
presque fantastique sans l’être, car rien n’est invraisemblable : il y a tout
un jeu d’illusion autour des apparences. La construction des personnages qui
sont tous un peu cabossés, est très convaincante et tous sont bien incarnés.
Le style est efficace, il est fluide sans fioritures et les phrases sont
équilibrées. Il y a de très belles descriptions de la nature sur l’île avec
des synesthésies et de nombreuses images à travers lesquelles la description
d’un élément naturel va « illustrer » la peur, le désir, les émotions des
personnages. L'élément déterminant est l'iceberg. Pour les personnages, il
représente tour à tour le mystère ou l'incongruité, la menace, le souvenir,
l'attente ou une sorte de trésor. En même temps que les personnages y
projetent leurs désirs et craintes, le lecteur cherche la raison logique ou
pas, de la présence de l'iceberg. C'est une métaphore. C'est même un prétexte
car autour de lui se dénoue l'intrigue (davantage qu'elle ne se noue) puisque
l'histoire qui explique la présence de chaque personnage sur cette île à ce
moment là et la vie que chacun y mène, appartient au passé. Habite le 64.