Le peuple du rivage, Le littoral nord de la Bretagne au XVIIIe siècle
EAN13
9782753569126
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le peuple du rivage

Le littoral nord de la Bretagne au XVIIIe siècle

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Partir à la recherche des sociétés littorales, sur les côtes nord de la
Bretagne, au XVIIIe siècle, suppose d’abandonner les représentations qui
valorisent tant le littoral aujourd’hui : jusqu’au début du XIXe siècle, le «
désir collectif du rivage » n’en est encore qu’à ses balbutiements. Dans une
société où prédomine la terre, l’attractivité de la mer est loin d’être une
évidence, même sur le littoral. Cet ouvrage est consacré à cette « maritimité
première manière » et aux relations complexes qu’entretient le peuple du
rivage avec la mer, la terre et l’estran. Dans cette perspective, se pose le
problème de « l’appel du large » qui pousserait de manière irrésistible les
Bretons à prendre la mer. Au-delà, cela engage à s’interroger sur les
spécificités des sociétés littorales, du Mont-Saint-Michel jusqu’à Brest, qui
se distingueraient des sociétés de l’intérieur, celles de l’Argoat, tournées
vers la terre et ignorantes des choses de la mer. Au fil de l’étude se révèle
la dimension que prennent les côtes nord de la Bretagne au XVIIIe siècle :
espace approprié, vécu et exploité, à la charnière entre l’horizon maritime et
l’horizon terrestre. Elles font figure d’enjeu au XVIIIe siècle tant il
devient essentiel de préserver leurs ressources, de protéger leurs habitants
des dangers véhiculés par la mer et de consolider les droits du littoral, niés
dans les seigneuries agro-maritimes. Soit autant d’occasions pour le pouvoir
royal d’affirmer son autorité dans un finisterre redécouvert à la fin du XVIIe
siècle alors que se profile la « Seconde Guerre de Cent ans ». « Ceux qui
fréquentent la mer », les marins des côtes nord de la Bretagne, sont devenus
un rouage déterminant dans la lutte contre l’hégémonie maritime anglaise. Si
tous sont soumis aux rythmes de l’océan, l’expérience de la mer diffère selon
les trajectoires individuelles. Une fois débarqués, ils se fondent parmi les
gens du littoral, à l’image de leurs femmes, ancrées à terre. Marins par
intermittence et terriens dans l’âme, ils déploient, avec leur famille, des
stratégies de (sur)vie pour faire face à l’absence, inhérente aux activités
maritimes. Elles contribuent à brouiller les identités professionnelles et
rendent perméable la séparation entre le monde des terriens et celui des
marins. S’esquissent alors les contours de sociétés complexes et originales,
ouvertes sur la terre et la mer selon de multiples déclinaisons, mais qui
restent fondamentalement des sociétés de l’Ancien Régime.
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