La Religieuse, Satire philosophique
EAN13
9782759901098
Éditeur
UPblisher
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La Religieuse

Satire philosophique

UPblisher

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782759901098
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    2.99

  • Aide EAN13 : 9782759901098
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Mélangeant fiction et réalité, Diderot nous présente une satire de la société
et dénonce l’abus religieux

La Religieuse est un roman de Denis Diderot, commencé en 1760 et publié en
1796. Le philosophe y présente comme authentiques les mémoires de sœur
Suzanne, jeune religieuse forcée par sa famille à prendre le voile. Comme Le
Neveu de Rameau, cette satire de mœurs mêle réel et imaginaire. Diderot
s’inspire des infortunes d’une jeune femme cloîtrée contre son gré pour
mystifier le marquis de Croismare, un de ses amis. Pendant des mois, il
entretient avec lui une fausse correspondance où il puise la substance
originelle du roman. Croyante, mais sans vocation religieuse, Suzanne prononce
des vœux sous la contrainte de parents qui la rejettent.

A travers son témoignage, Diderot dépeint un univers quasi carcéral, loin de
toute grâce, peuplé de femmes soumises au bon vouloir d’une hiérarchie
abusive, en proie à la jalousie et la mesquinerie. Il dresse sur le vif le
portrait de moniales, la figure mystique de l’abbesse de Longchamp, la Mère
Sainte-Christine, méchante femme, férue de théologie, qui fait de la vie de
Suzanne un calvaire, et surtout la fameuse supérieure de Sainte Eutrope,
incapable de maîtriser ses désirs refoulés et qui éprouve pour Suzanne une
vive attirance…

Contrepartie sombre des joyeuses tribulations de Jacques le fataliste, les
malheurs de Suzanne sont autant d’arguments qui dénoncent avec vigueur la
réclusion forcée, les travers d’une vie monastique et des « vœux qui heurtent
la pente générale de la nature ». L’humanité et la sincérité de Suzanne font
de la religieuse une héroïne profondément émouvante qui participe avec éclat à
la lutte contre le cléricalisme et fait de ce superbe roman un généreux éloge
de la liberté.

Amis lecteurs, pour votre plaisir, UPblisher vous offre à la fin du roman la
fausse correspondance qui a conduit à l’écriture de La Religieuse. N’en perdez
pas une miette !

EXTRAIT

La réponse de M. le marquis de Croismare, s’il m’en fait une, me fournira les
premières lignes de ce récit. Avant que de lui écrire, j’ai voulu le
connaître. C’est un homme du monde, il s’est illustré au service ; il est âgé,
il a été marié ; il a une fille et deux fils qu’il aime et dont il est chéri.
Il a de la naissance, des lumières, de l’esprit, de la gaieté, du goût pour
les beaux-arts, et surtout de l’originalité. On m’a fait l’éloge de sa
sensibilité, de son honneur et de sa probité ; et j’ai jugé par le vif intérêt
qu’il a pris à mon affaire, et par tout ce qu’on m’en a dit que je ne m’étais
point compromise en m’adressant à lui : mais il n’est pas à présumer qu’il se
détermine à changer mon sort sans savoir qui je suis, et c’est ce motif qui me
résout à vaincre mon amour-propre et ma répugnance, en entreprenant ces
mémoires, où je peins une partie de mes malheurs, sans talent et sans art,
avec la naïveté d’un enfant de mon âge et la franchise de mon caractère. Comme
mon protecteur pourrait exiger, ou que peut-être la fantaisie me prendrait de
les achever dans un temps où des faits éloignés auraient cessé d’être présents
à ma mémoire, j’ai pensé que l’abrégé qui les termine, et la profonde
impression qui m’en restera tant que je vivrai, suffiraient pour me les
rappeler avec exactitude.
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