Du toucher, essai sur Guyotat, une réflexion d’ensemble sur le subversif et le toucher
EAN13
9782814500693
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
Critique & Essai
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Du toucher, essai sur Guyotat

une réflexion d’ensemble sur le subversif et le toucher

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Critique & Essai

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Le point de départ d’un texte philosophique sur l’écriture de Guyotat pourrait
être la question de l’illisibilité de cette œuvre, avec tout ce que cela
implique comme attention à porter notamment sur le « dehors » du texte.
L’illisibilité des textes de Guyotat fait se porter l’attention en creux sur
tout le dispositif d’écriture-lecture qui borde cette écriture : en effet,
étant donné que les « trames narratives » sont sapées, tout autant que la «
psychologie des personnages » et que la plupart des autres caractéristiques
qui font d’un roman un texte analysable, il n’y a pas d’autre choix que de
s’interroger sur la façon dont ces textes en sont venus à exister.
S’interroger sur l’existence de ces textes revient en quelque sorte à
s’interroger sur leur matérialité, leur « vie », leur corps, leur manière de «
faire corps » avec le corps de leur auteur au moment de l’écriture puis la
façon dont s’opère la rupture d’avec ce corps lors de l’édition, pour enfin en
arriver à une attention portée à l’acte de leur lecture, à la passivité
réceptive que celui-ci implique tout autant qu’un engagement « corporel » du
lecteur dans cette matière verbale rendue illisible notamment par l’excès
d’affects qui la travaille. L’hypothèse de travail de l’approche philosophique
de l’illisibilité à l’œuvre dans l’écriture de Guyotat qui sera tentée ici est
que cette illisibilité entretiendrait des liens étroits avec diverses
problématiques que l’on pourrait regrouper sous la question du toucher. En
effet si un texte est délibérément fait pour que son « contenu » ne soit pas
maîtrisable, si ce qu’il inscrit ne fait pas sens, ne fournit pas de
signification clairement identifiable, clairement « visible », en somme,
pourrait se poser la question de savoir à quoi ce texte « touche ».

Prendre la question du toucher comme fil conducteur de cette approche de
l’écriture de Pierre Guyotat devrait permettre de penser la langue du point de
vue de ce qui en trace les limites : il s’agira de voir en quoi l’écriture de
Guyotat « touche » aux limites de la langue, et en quoi ce « toucher » est un
acte, une action. Approcher l’écriture de Guyotat en tant qu’action (action de
toucher), en tant que performativité (performativité de l’illisible, donc),
devrait alors permettre de dégager des enjeux éthiques qui seraient communs
tant à cette pratique de l’écriture qu’à ce que l’on appelle le toucher.

Dans un premier temps il s’agira donc, après avoir introduit à l’œuvre de
Pierre Guyotat, de s’intéresser à diverses problématiques liées à la question
du toucher, puisque c’est cette question du toucher qui servira de fil
conducteur tout au long de l’approche de cette oeuvre. Pour ce faire, une
lecture des parties du Péri Psychès d’Aristote traitant de la question du
toucher servira de point de départ pour s’intéresser à certaines
problématiques ouvertes par Jean-Luc Nancy et par Jacques Derrida, toujours à
propos de cette problématique du toucher.

Dégager ces problématiques générales concernant le toucher permettra alors de
s’interroger plus spécifiquement sur certains aspects de la pratique
d’écriture de Pierre Guyotat, tels que son rapport à l’abjection et son
rapport à soi. Il s’agira alors de relier ces deux problématiques par le biais
d’une approche du rire souverain tel qu’il est thématisé par Bataille, puis de
voir comment il est possible d’articuler ce rire avec une approche de la
caresse telle que proposée par Levinas dans Totalité et Infini. Cette approche
du rire souverain et de la caresse devraient permettre à la fois d’approfondir
les enjeux du toucher à l’œuvre dans l’écriture de Pierre Guyotat, et d’ouvrir
la problématique vers ses enjeux plus spécifiquement éthiques.

Antoine Boute

Antoine Boute vit à Bruxelles, est bilingue et propose ses lectures
performances dans les deux langues française et flamande. Il a publié : aux
éditions Mix (Paris) : « Cavales » (2005), « Blanche » (2004) et « Terrasses »
(2004) ; aux éditions de l’Ane qui butine (Lille-Mouscron) : « retirer la
sonde » (2007) ; aux éditions du Quartanier (Montréal) : une co-écriture avec
Ariane Bart : « technique de pointe – tirez à vue » (2007).

publie.net propose simultanément, en formes brèves, ses polars d’hiver.

Sur Pierre Guyotat, études, liens, bibliographie, on se reportera au dossier
de référence proposé par Dominique Dussidour sur remue.net.
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