- EAN13
- 9782841114283
- Éditeur
- NiL éditions
- Date de publication
- 30/09/2010
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Une golden en dessert
Tout ce qui nous donne le cafard et les moyens d'en sortir
François Reynaert
NiL éditions
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782841114283
- Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
13.99
"Cadrons notre sujet.
Un garçon de café mal aimable servant trop tard des plats refroidis dans un
établissement bondé qui sent le tabac, ça agace. Une serveuse dépressive qui
passe trop lentement la serpillière dans un café vide qui sent l'eau de Javel,
ça tout le cafard.
Passer deux heures dans une soirée sélecte avant de s'apercevoir qu'on a la
braguette ouverte, c'est un grand moment de solitude. Avoir revêtu son plus
beau costume pour se retrouver coincé avec trois personnes entre une assiette
en papier pleine de chips molles et un gobelet en plastique de mauvaise
sangria dans une soirée minable, ça fout le cafard.
La faim dans le monde, c'est indigne. Un frigo vide où trône une demi-golden
oxydée appuyée contre un bout de gruyère moisi, c'est le cafard.
La mort, c'est une angoisse. L'interview à la radio, un jour de Toussaint, du
président de l'Association des crématistes, c'est le cafard. Toujours, encore,
ce curieux sentiment au nom d'insecte, ce rampant qui d'un coup prend refuge
dans notre âme inquiète, puis y grossit jusqu'à l'inonder de noir.
Vous me suivez? Voilà le livre. Il est dédié au chien qui boîte, au vieux
sparadrap qui flotte sur une eau sale, aux zones pavillonnaires une après-midi
de semaine, au dimanche en général, à tout ce qui, de façon universelle et
assurée, nous colle le bourdon."
Un garçon de café mal aimable servant trop tard des plats refroidis dans un
établissement bondé qui sent le tabac, ça agace. Une serveuse dépressive qui
passe trop lentement la serpillière dans un café vide qui sent l'eau de Javel,
ça tout le cafard.
Passer deux heures dans une soirée sélecte avant de s'apercevoir qu'on a la
braguette ouverte, c'est un grand moment de solitude. Avoir revêtu son plus
beau costume pour se retrouver coincé avec trois personnes entre une assiette
en papier pleine de chips molles et un gobelet en plastique de mauvaise
sangria dans une soirée minable, ça fout le cafard.
La faim dans le monde, c'est indigne. Un frigo vide où trône une demi-golden
oxydée appuyée contre un bout de gruyère moisi, c'est le cafard.
La mort, c'est une angoisse. L'interview à la radio, un jour de Toussaint, du
président de l'Association des crématistes, c'est le cafard. Toujours, encore,
ce curieux sentiment au nom d'insecte, ce rampant qui d'un coup prend refuge
dans notre âme inquiète, puis y grossit jusqu'à l'inonder de noir.
Vous me suivez? Voilà le livre. Il est dédié au chien qui boîte, au vieux
sparadrap qui flotte sur une eau sale, aux zones pavillonnaires une après-midi
de semaine, au dimanche en général, à tout ce qui, de façon universelle et
assurée, nous colle le bourdon."
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