Le sacrifice se conjugue au féminin, d’Aïcha à Khadija, bêtes noires d’Allah
EAN13
9782851135933
Éditeur
Le Lys Bleu Éditions
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le sacrifice se conjugue au féminin

d’Aïcha à Khadija, bêtes noires d’Allah

Le Lys Bleu Éditions

Livre numérique

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Est-ce vraiment la volonté d'Allah qu'une femme soit faible et asservie ?

Quand il fait un travelling arrière sur son passé, en Aïcha, Hadi ne voit pas
sa mère. Il voit en elle le symbole du dévouement, de la servitude, de la
résignation et du don de soi. Elle ne s'était jamais rebellée ni n’avait
contesté son statut d'esclave. Peut-être, dans des moments de profonde
solitude, elle s'était plainte de son sort ou elle s'était posé des questions
sur ce qu'elle aurait pu faire de mal pour mériter cette peine ! Elle croyait
que c'était réellement la volonté d'Allah et que toutes celles qui songeaient
à faire autrement n'étaient que des complices de Satan. Une femme doit
craindre Allah, le Prophète et tous les hommes. Une femme est faible, fragile
et par conséquent source de malheur, pensait-elle. À son mari et à Sidi, elle
leur devait obéissance inconditionnelle, respect absolu et effacement total.
Aux autres enfants, elle leur devait corvées et labeur.

Dans ce roman, Hadi revient sur le passé et sur les souvenirs qu'il garde de
sa mère, une femme dévouée, obéissante et effacée. Un récit touchant qui
soulève de nombreuses questions.

EXTRAIT

— Mais pourquoi mes oncles me cherchent, je n’ai rien fait de mal ? s’inquiéta
Houda.
— Pour les éclairés comme moi, tu n’as pas fait de mal. Mais pour les obscurs
ignorants, et la ville en regorge, tu t’es affranchie des traditions et tu as
mis l’honneur de ta famille sur la place publique. Ne perds pas de temps, ils
ne vont pas tarder à repasser. Si tu ne sais pas où aller, dirige-toi vers La
Mecque et marche. Et, si on te demande ta destination, dis-leur La Mecque. Ça
atténuera leurs éventuelles intentions malsaines, aux mécréants.
— Je veux bien le faire, mais je n’ai jamais mis les pieds hors de chez moi.
Et, je n’ai pas le moindre dirham, même pour acheter une galette de pain.
— Ma fille, dans les circonstances actuelles, dis-toi que l’argent ne t’aidera
pas beaucoup. Si tu tiens à ta vie, il faut avoir une conscience
irréprochable. Du besoin matériel, tu peux avoir tout ce que tu veux, il te
manquera le dernier jour. Ta conscience, tu mourras avec. Elle ne
t’abandonnera guère, dit-il.
— Comment dois-je faire pour veiller sur ma conscience ? Il y aura bien des
jours où il me sera difficile de choisir ou de comprendre ?
— Tu verras mon enfant, c’est facile, il te suffira de rester digne en toutes
circonstances. Quand tu dois choisir, pose-toi cette question : est-ce digne
de moi ?
Houda se releva, le salua et lui demanda :
— Pouvez-vous m’indiquer la direction de La Mecque, s’il vous plaît ?
— C’est par là. Et si tu ne sais plus, le matin tu marcheras face au soleil
et, l’après-midi tu marcheras dos au soleil.
Puis il mit sa main dans une poche de sa djellaba, sort un mouchoir en
aumônière contenant quelques dirhams et dit à Houda :
— Approche petite.
Elle s’exécuta, il lui tendit le bras pour lui donner l’aumônière. Elle en fit
autant en tendant la main pour la prendre. Aussitôt, il retira son bras et lui
dit d’un air professoral :
— Tu ne tendras la main que pour donner. Pour accepter un geste de générosité,
laisse l’opportunité au donateur de déposer son offrande, mais ne tends jamais
la main. C’est une basse habitude qui s’apprend vite et mettra à terre ta
dignité.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Hamda Ouakel est né en Tunisie dans une famille Arbi (Intouchables en Inde)
nombreuse et miséreuse, pendant une nuit sombre, peu de temps avant
l’indépendance. Exilé politico-économique et installé en Suisse depuis bientôt
quarante ans où il a fait ses études et a recréé une famille, il se bat
aujourd’hui contre les discriminations en général et plus particulièrement
contre celles dont seules les femmes sont la cible.
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