L'homme altéré, Races et dégénérescence (XVIIe-XIXe siècles)
EAN13
9791026700975
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
La Chose publique
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'homme altéré

Races et dégénérescence (XVIIe-XIXe siècles)

Champ Vallon

La Chose publique

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Race, origine, souche... Autant de notions piégées qui font aujourd’hui
retour, tant dans les discours politiques que dans les travaux scientifiques,
mettant parfois radicalement en tension notre espace public. Ce livre propose,
à travers un parcours qui embrasse une grande variété de champs entre le xviie
et le milieu du xixe siècle, depuis les généalogies nobiliaires ou les textes
théologiques jusqu’à l’histoire naturelle et la médecine, en passant par les
pratiques d’élevage, de revenir sur l’histoire complexe de ces notions, la
manière dont elles furent intégrées à des savoirs hétérogènes et mobilisées
dans des dispositifs de pouvoir très divers.Il ne s’agit pourtant pas d’une
histoire générale de l’idée de race, encore moins d’une histoire globale du
racisme. Son parti pris est d’interroger systématiquement les rapports entre
la question de la race et celle, moins connue mais décisive, de la
dégénérescence, c’est-à-dire de l’altération ou de l’écart par rapport aux
qualités d’origine. Ce choix conduit à souligner l’importance, pour l’histoire
du racisme, d’un racisme de l’altération, qui saisit les différences entre
hommes moins sous le mode de l’altérité radicale, en contestant l’unité de
l’espèce humaine et en absolutisant les différences, qu’en les réduisant à des
versions altérées, dégradées ou attardées, de soi-même et de l’identité
humaine, qu’il conviendrait de régénérer, corriger ou perfectionner.Si ce
livre perturbe parfois certaines dichotomies à l’œuvre dans l’historiographie
du racisme, il vise aussi à montrer combien une histoire manichéenne masque la
profondeur à laquelle est inscrite la notion de race, y compris dans les
savoirs les plus contemporains; et combien plus polymorphe et malheureusement
plus diffus est le racisme, entendu comme un ensemble de techniques de
domination fondées sur la race. Il ne s’agit pas ici de dire où le racisme
n’est pas mais bien là où on peut le trouver aussi: dans l’affirmation de
l’unité de l’espèce, dans un certain humanisme universaliste ou dans le
libéralisme politique. Il n’y loge ni à titre de reste ni à titre de trahison
ou de contradiction: il y a ses logiques propres. Ce sont ces logiques que
l’ouvrage s’efforce d’explorer.Claude-Olivier Doron, ancien élève de l’École
Normale Supérieure (Ulm), est maître de conférences en histoire et philosophie
des sciences à l’Université Paris Diderot.
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