- EAN13
- 9782889600038
- ISBN
- 978-2-88960-003-8
- Éditeur
- La Baconnière
- Date de publication
- 05/2019
- Nombre de pages
- 77
- Dimensions
- 23,5 x 16,2 x 2 cm
- Poids
- 620 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Au fil de cet essai qui reprend une conférence, André Ourednik propose de penser les formes contemporaines de l’utopie pour avancer qu’elles se subsument, à terme, dans une hypertopie. Alors que l’utopie est à la fois le « non-lieu » et le « meilleur lieu possible », le lieu pouvant renvoyer à un espace topographique ou à un champ discursif, l’hypertopie est une utopie totale. Selon l’auteur, elle naît de la conjonction de l’archivage en masse des données et de leur accessibilité instantanée sur internet ; elle se définit comme un lieu unique, un immense « partout ».
Utopie et hypertopie ne sont pas ici synonymes d’idéal humaniste, mais sont présentées du point de vue de leurs effets retors. L’utopie, si elle est tournée vers le futur, est surtout projetée sur le passé, à l’image de cet homo helveticus idéal que les scientifiques ont façonné sur la base d’une impossible Suisse paléolithique. Les passés utopiques confinent dès lors le présent, voire s’y matérialisent par le truchement d’interventions armées : la destinée de la Crimée n’est-elle pas qu’une superposition de deux utopies ?
Mais toutes ces utopies s’anéantiront d’elles-mêmes dans l’hypertopie qui, développe l’auteur, n’admet plus d’ailleurs, plus de hasard, plus d’oubli, plus d’arbitraire. L’être humain s’y retrouve surdéterminé et dans l’impossibilité de penser « l’existence d’un soi-même, autre que soi-même ». Il faut dès lors chercher une issue, par une tricherie salutaire semblable à celle qu’invoquait Roland Barthes en nous rendant attentifs au huis-clos du langage. Cette issue se situe peut-être — comme l’illustre André Ourednik en explicitant certains aspects son œuvre romanesque — dans la fiction.
Utopie et hypertopie ne sont pas ici synonymes d’idéal humaniste, mais sont présentées du point de vue de leurs effets retors. L’utopie, si elle est tournée vers le futur, est surtout projetée sur le passé, à l’image de cet homo helveticus idéal que les scientifiques ont façonné sur la base d’une impossible Suisse paléolithique. Les passés utopiques confinent dès lors le présent, voire s’y matérialisent par le truchement d’interventions armées : la destinée de la Crimée n’est-elle pas qu’une superposition de deux utopies ?
Mais toutes ces utopies s’anéantiront d’elles-mêmes dans l’hypertopie qui, développe l’auteur, n’admet plus d’ailleurs, plus de hasard, plus d’oubli, plus d’arbitraire. L’être humain s’y retrouve surdéterminé et dans l’impossibilité de penser « l’existence d’un soi-même, autre que soi-même ». Il faut dès lors chercher une issue, par une tricherie salutaire semblable à celle qu’invoquait Roland Barthes en nous rendant attentifs au huis-clos du langage. Cette issue se situe peut-être — comme l’illustre André Ourednik en explicitant certains aspects son œuvre romanesque — dans la fiction.
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