POUR SERVICES RENDUS anglais

Iain Levison

Liana Levi

  • Conseillé par
    8 avril 2018

    La part d'ombre des vétérans

    " Un petit boulot " reste, quinze ans après, la carte de visite de Iain Levison. Dès ce premier texte, cet auteur impossible à étiqueter a investi un territoire, entre roman noir et critique sociale, qu'il a marqué de son empreinte. On y voyait Jake, ouvrier au chômage, tuer pour de l'argent et continuer par goût du travail bien fait. Un homme bon et sympathique qui, dans l'impasse, commettait l'irréparable.
    Quinze ans après, dans ce même Michigan peu engageant, un policier irréprochable met ses pas dans ceux de Jake. Mike Fremantle revoit un vieux compagnon d'armes dont il fut le sergent au Vietnam. L'ex-soldat brigue un poste de sénateur, il lui demande de nier publiquement une bavure, un crime de guerre, qui pourrait salir sa campagne. Mentir pour de l'argent : marché conclu, les deux sexagénaires vont réécrire l'Histoire. L'un pour partir en beauté, garantir le confort de sa famille et de son commissariat. L'autre pour désarmer le candidat rival et gagner.
    " Pour services rendus " est à double détente. En montrant une face honteuse de la guerre, il ébranle l'image sacro-sainte du " vétéran " de l'armée, souvent héros, parfois victime, rarement coupable. On n'est pas surpris de retrouver l'auteur sur cette ligne critique, lui qui défie les conventions dans sa vie de nomade et les institutions dans ses écrits. Observateur sans pitié des travers américains, il fait aussi d'un arrangement avec la vérité ( " fake news " ) la clef d'une élection sans débat, sans idées, sans projet. Ou comment tailler en pièces deux piliers de l'Amérique moderne, son armée et son système politique.

    **Lire l'interview de Ian Levinson** [**ici**](http://www.onlalu.com/2018/04/05/interview-iain-levison-33353)

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