Un sandwich à Ginza

Yōko Hiramatsu

Philippe Picquier

  • Conseillé par
    14 mars 2020

    C'est à une promenade gourmande que nous convie la sociologue et reporter culinaire Yôko Hiramatsu. Dans les rues de Tokyo, Kyoto ou Osaka, elle nous invite à la suivre dans un izakaya caché au fond d'une ruelle, un temple bouddhiste, un restaurant d'entreprise ou encore une institution centenaire. En sa compagnie, nous découvrons toute la variété de la cuisine japonaise et ses saveurs méconnues : nabe de loches, pousses de lis, laitance de carpe, etc. Car à côté des bien connus sushis, sashimis et ramen, la cuisine japonaise est riche, variée et allie les plats les plus simples comme l'omelette au riz avec des préparations plus élaborées comme le pot-au-feu d'ours des Alpes japonaises. Cuisine ancestrale ou tendance, tous les mets se savourent avec attention, parfois même vénération. Mais si Yôko Hiramatsu se repaît de cuisine japonaise, elle est aussi ouverte aux expériences culinaires venues d'ailleurs. On peut ainsi la voir attablée à Ikebukuro dans une gargote chinoise, dégustant des cocons de vers à soie, ou encore sur un rooftop de Roppongi se désaltérant d'une bière belge. Et elle n'est pas seulement une insatiable gourmande. Elle s'intéresse aussi à l'histoire des restaurants qu'elle visite, à ceux qui les font vivre, qui perpétuent les traditions, qui transmettent les recettes ancestrales, mais aussi à ceux qui les fréquentent, jeunes branchés, salarymen, chauffeurs de taxi, vieux du quartiers, familles de sortie.
    Cette déambulation gourmande est un vrai régal pour les papilles (du moins en imagination), un plaisir des yeux (grâce aux illustration de Jirô Taniguchi) et l'occasion de découvrir des mets inconnus et exotiques et le rapport particulier à la nourriture des japonais. La slow food érigée en art de vivre, le respect des produits et des saisons. Un livre qui ouvre les sens et l'appétit.