2, Frères de terroirs, Tome 2 : Carnet de Croqueurs

Jacques Ferrandez, Yves Camdeborde

Rue de Sèvres

  • Conseillé par
    16 novembre 2015

    Yves Camdeborde et Jacques Ferrandez poursuivent leur chemin à la rencontre des producteurs et artisans avec lesquels le cuisinier travaille, chemin entamé avec le tome 1 de Frères de terroirs, ici chroniqué. Et l'on repart nous aussi avec plaisir sur les routes de France, entre la Corse, le Béarn natal d'Yves Camdeborde, la Bretagne, le bassin d'Arcachon ... Et d'en apprendre sur le vin, les huîtres, le pain, le café, les cigares, le porc noir de Bigorre, les herbes fraîches, ...Un tour qu'on aimerait faire en vrai. En attendant, il est particulièrement conseillé d'embarquer à bord de ce reportage-bande-dessinée.

    Je viens de lire coup sur coup J'ai vu la fin des paysans, d'Eric Fottorino qui parle des dérives de l'agriculture intensive, du mal-être des paysans, d'un sain retour espéré à des pratiques ancestrales de qualité ; Midi noir, de Patrick Valandrin qui sous forme de polar nous plonge dans le vignoble et ses pratiques désastreuses mais aussi des viticulteurs qui veulent encore faire des vins de qualité. Ces deux ouvrages pourraient faire liste commune avec cette BD-reportage tant ils se complètent et se répondent. Avec Y. Camdeborde et J. Ferrandez, nous voici dans la France des bons produits, des pratiques saines et naturelles qui donnent l'excellence pour tout ce qui concerne la boisson et la nourriture. Une belle part est faite au pain et au vin (je reçois volontiers des colis à la maison, voire même je peux me déplacer à la poste, pour toute dégustation, parce que franchement, la seule chose qui manque à cette BD, c'est de pouvoir goûter ; on a l'eau à la bouche du début à la fin).

    Ce qui me réjouit, lorsque je lis ce genre d'ouvrages c'est d'abord la diversité des supports (essais, polar, BD, ...) et donc la diffusion plus large du message d'un retour aux bonnes choses. Ensuite, c'est de constater que de plus en plus de paysans s'installent ou reviennent à l'essentiel de leur métier : "Le vrai paysan, celui qui va s'adapter à la nature et pas demander à la nature de s'adapter." (p.70). Et enfin, c'est de voir que les AMAP (Association pour le Maintien de l'Activité Paysanne) augmentent, que les marchés ne désemplissent pas et que les circuits courts recommencent à fonctionner. Certes, une énorme majorité des achats sont faits dans les grandes surfaces où l'on étrangle les producteurs, et ça ne changera sans doute pas demain, mais l'espoir est permis.

    Lecture salutaire, et puis retrouver le dessin de Jacques Ferrandez, c'est toujours un grand plaisir. Il me reste maintenant à aller goûter tout cela dans les établissements d'Yves Camdeborde, je ne sais pas s'ils sont à portée de ma bourse...

    PS : quelques recettes accompagnent les pérégrinations des deux hommes, recettes qui m'ont l'air parfaitement succulentes.