L'obscurité est un lieu
EAN13
9782377561162
Éditeur
Éditions de L'Ogre
Date de publication
Collection
L'OGRE
Langue
français
Langue d'origine
castillan, espagnol
Fiches UNIMARC
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L'obscurité est un lieu

Éditions de L'Ogre

L'Ogre

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Castellarnau écrit sur la fin comme si elle la connaissait, comme un témoin
qui sait, qui devine et qui blesse ; un témoin qui enrage de la mort de la
lumière. – Mariana Enríquez Un univers à la fois cauchemardesque et poétique,
entre McCarthy et Volodine : Dans la suite de son recueil Brûlées, Ariadna
Castellarnau déploie dans L’obscurité est un lieu une prose et un univers à la
fois cauchemardesque et poétique, entre McCarthy et Volodine, où l'horreur
émane d'une réalité qui nous est familière. Les personnages et les lecteurs
évoluent dans un monde légèrement apocalyptique, qui subit une crise à la fois
écologique et sociale. La nourriture est difficile à obtenir, l'eau est rare.
Quand elle ne l'est plus, alors furieuse elle se déverse et noie. Dans le
monde de L’obscurité est un lieu, la survie semble un combat de chaque
instant. Et cet univers n’est pas un simple décor, il permet à Ariadna
Castellarnau de poursuivre son exploration de l'envers étrange et ténébreux
des relations humaines dans un environnement où les instincts primaires ont
repris leurs droits. Le point commun des histoires est l'environnement
familial dysfonctionnel : Une famille vit cachée sur une plantation de maté,
en attendant de pouvoir traverser la frontière. Un père tente de transmettre à
sa fille son don de sourcier. Des parents utilisent l'apparence mi-humaine mi-
poisson de leur fils pour gagner de l'argent. Un homme trempant dans le trafic
d'êtres humains décide de sauver une fillette. Un père veut à tout prix
réassembler les ossements de sa fille, morte dans des inondations monstres.
Dans sa propre maison, une femme qui vient de perdre sa fille est assaillie
par une bande d'enfants inquiétants. Chacune des nouvelles interroge notre
vision de la famille. Elle n’est plus seulement un lieu protecteur, mais aussi
le lieu où se créent les blessures originelles, les traumatismes, les
frustrations, la dépression... Ariadna insiste sur le fait qu’ « il est
important de ne pas cacher que toutes les familles, y compris les plus
heureuses, souffrent plus ou moins. Le simple fait de devoir rompre avec sa
famille pour être soi-même est déjà douloureux. Réfléchir à ce qui peut être
toxique dans les liens familiaux est quelque chose qui m'intéresse beaucoup :
Que reste-t-il des liens humains quand tout ce qui nous apporte confort et
plus de stabilité disparaît ? » Un recueil toujours au bord du fantastique :
Chacune de ces nouvelles joue avec une composante irrationnelle, une forme
d’ambiance fantastique qui permet à l’autrice d’aborder notre monde sous un
angle inhabituel, qui révèle ce qu’il y a d’étrange dans nos rapports réels au
monde et aux autres. C’est aussi le moyen d’aborder la cellule familiale et la
vie domestique par un prisme d'une grande noirceur. L'autrice se plaît à
entraîner ses personnages et ses lecteurs à la rencontre de l'étrange, non pas
parce qu'elle souhaite qu'il leur arrive quelque chose de merveilleux, mais
parce que c'est dans ce miroir tordu qu'ils peuvent mieux se voir, découvrir
qui ils sont vraiment, et, peut-être, apprendre à survivre. Les femmes au cœur
de l’œuvre d’Ariadna Castellarnau : Les femmes sont à nouveau au cœur du
récit, elles sont ici le cœur d'un monde qui agonise de toutes parts : elles
ne peuvent compter que sur elles-mêmes, pour survivre au monde qui tombe en
lambeaux, et aux règles intemporelles et patriarcales qui régissent encore les
familles. Elles doivent faire preuve d'une résilience qui paraît surhumaine,
mais qui ne fait que souligner l'évidence : qui d'autre qu'elles, pour
inventer la suite ? En attendant des jours plus heureux, il leur faudra
s'assurer, à force de courage et d'inventivité, qu'ils puissent seulement
advenir. Une écriture envoûtante : Au-delà des histoires, de leur force et de
leur puissance évocatrice, ce qui fait de ce recueil un texte à part c’est
aussi l’écriture d'Ariadna Castellernau, sèche et dure, comme une Terre qu'on
aurait assommée de soleil, et que les craquelures rendraient plus abrupte
encore : chaque mot vise au but, dans un mouvement d'épure qui porte le texte
vers une dimension mystique. Plus la phrase semble se délester de ce qui
faisait corps – et qui n'a plus lieu – plus elle devient envoûtante, comme
transportée par les forces naturelles à l’œuvre. Résumé détaillé des nouvelles
: Lucia tente de fuir ses parents, le taudis dans lequel ils sont entassés en
attendant de quitter le pays. Seulement, il faut payer le cousin davantage.
Auparavant, ils vivaient dans la capitale. Son père, un bellâtre surnommé le
Suédois, travaillait le jour à l'usine, buvait la nuit. Trempait dans des
affaires illégales avec Villette le fou. Lucia rencontre un garçon qui vit
dans la forêt. Il prétend que tout y est mieux. La prévenant qu'un grand
danger arrive, il l'enlève à sa famille pour la protéger. Igor trempe dans un
trafic d'êtres humains. Il est chargé de transporter une fillette à l'avant de
sa fourgonnette. D'habitude, Beto prend soin de les endormir, mais celle-ci
est consciente. La fille ne semble pas apeurée et amorce la conversation. Igor
l'autorise à descendre uriner, toujours attachée à une corde. Selon elle, «
mieux vaut être ici que n'importe où ailleurs ». Ailleurs, rien ne semble
tourner rond. Sale. Dangereux. Brûlant. Ils traversent un monde comme arrêté.
Ils croisent une foire : Igor cède à la fille, qui veut s'y arrêter
absolument. Igor songe à s'installer avec la fille, et à ne jamais l'emmener
au Calypso, comme il en est missionné. Alors qu'une femme s'approche de lui,
Igor perd de vue la fillette, qui disparaît. Il la retrouve finalement près de
la fourgonnette, et ils poursuivent leur trajet. Ils crèvent. Igor demande à
la fillette de l'attendre dans une maison abandonnée, le temps de trouver un
véhicule de substitution. De retour, il s'endort près d'elle. Une famille fait
de son fils Nilo, une sorte de triton, une attraction touristique. Les gens
paient pour accéder à leur maison, et le regarder parader dans la piscine. Son
père a une idée d'enfer : construire « Marina Fun », un énorme parc aquatique,
pour se faire encore plus d'argent sur le dos, et la queue pleine d'écailles,
de Nilo. Les parents partent récolter des fonds, et le narrateur est chargé de
s'occuper de son frère en attendant. Lui qui ne supporte plus Nilo. Il donne à
son frère, qui ne souffre que les algues, de la nourriture humaine. Bientôt,
Nilo gonfle. Pendant ce temps, son frère fricote avec une admiratrice de Nilo,
Dalila. Il se dépucelle, tandis que Nilo les observe depuis la piscine,
énorme, avec son œil ovale. Sur une île, un père apporte à son fils Mauro les
ossements de sa sœur, Miranda, morte noyée dans les inondations. Le père
s'énerve car il n'arrive pas à joindre harmonieusement les morceaux. Les
intempéries sont la conséquence de la spéculation immobilière. Le père se
décide à remplir des vêtements de Miranda avec ses ossements afin de
confectionner une poupée. Deux hommes arrivent et plantent un panneau «
Propriété privée » dans leur jardin. Une tempête de pluie survient, et Mauro
tombe à l'eau. La corde que lui tend Demetrio, le voisin, ne le sauvera pas.
Vilma est de retour dans son village d'enfance, accueillie par un véritable
cortège. Dont le Maire, ses parents, et sa tante Adela. Vilma est écrivaine.
Un hommage lui est rendu sur la place des arbres illustres. A la maison, Vilma
retrouve ses sœurs jumelles, Dora et Carla. Après l'enterrement d'Isolda, des
enfants vont sonner chez sa mère, Laura, qui les accueille. Après avoir
utilisé les toilettes, ils lui forcent la main pour visiter la chambre
d'Isolda. Les enfants deviennent malpolis et inquiétants : l'un s'allonge sur
le lit, l'une entreprend de dévaliser des affaires dans l'armoire. Dehors, des
dizaines d'enfants rôdent et commencent à saccager le jardin. Une fille
demande à Laura comment Isolda est morte, s'il y avait du sang. Laura est
seule, et n'a personne à qui demander de l'aide, ni même, peut-être, à qui
raconter l'événement. Devant la cabane qu'elle a loué avec son mari Noel,
Rebecca découvre un bébé abandonné. Ils se sont installés près d'un lac pour
réfléchir à la direction qu'ils veulent donner à leur vie. Le bébé a
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