Elizabeth P.

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8 juillet 2017

Ariane se fait voler son sac à main. Désemparée, elle va dans un bar et prend impulsivement le sac de sa voisine de banquette.
Dans le sac : un bille de train. Elle décide de l’utiliser. Mais mal lui en prend, elle se retrouve à Mioreira, zone contaminée où des volontaires viennent mettre fin à leur vie.
Une histoire d’anticipation assez complexe, très bien écrite.
Le mal de vivre et le sentiment d’inutilité sur terre mènent à des extrêmes et ce programme de fin de vie volontaire organisé par l’état en est une. Cette zone d’enfouissement de déchets est sordide. Le sentiment d’inutilité des personnages est déprimant mais correspond à une réalité de notre société où l’on doit absolument être utile, efficace, performant….. sous peine de ne servir à rien.
Je n’ai pas tout à fait saisi le rapport entre le centre d’enfouissement et le programme de fin de vie sur le même site. A approfondir ! !
Une lecture assez dérangeante.

21,00
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26 mai 2017

L’auteur a quatre ans lorsque sa mère, âgée de 29 ans, se suicide, laissant comme seul mot « Dites aux enfants que je les aimais terriblement »
Jusqu’à l’âge de seize ans, il avait cru qu’elle était morte d’une crise cardiaque. Beaucoup de non-dits dans cette famille.
Ce n’est qu’à l’âge de quarante ans, alors que son frère vient de mourir qu’il se penche sur la vie de sa mère.
Commence alors une quête incessante de plus de dix ans. Il rencontre toutes les personnes qui ont pu la connaître, lis tous les journaux intimes et toutes les lettres qu’il peut trouver chez les uns ou les autres, essaye de questionner son père, peu bavard sur le sujet, regroupe toutes les photos.
Au fil de ses découvertes se dessine le portrait de celle dont il ne se souvient plus.
Une femme belle, résolument moderne dans les années soixante, brillante, exaltée, rayonnante, indépendante.
Préoccupée de la place des femmes dans la société, elle a écrit un livre, « La femme captive ».

C’est écrit comme une enquête, et c’est une véritable enquête qu’il a menée avec obstination durant toutes ces années, cherchant sa place dans ce drame inexpliqué.
Malgré le côté méthodique et parfois répétitif, beaucoup d’émotion se dégage de cet écrit.
Ce n’était pas évident de présenter cela sous cet aspect presque froid, mais le pari est réussi.
Jeremy Gavron a su transmettre le drame que constitue le suicide d’un parent, les questionnements que cela pose tout au long d’une vie amputée.
De plus, il rend un magnifique hommage à cette mère trop tôt disparue.

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17 mai 2017

« Tu seras menuisier ou tu ne seras rien » dit son père à Galo, 5 ans
« Il ne quittera pas la maison » dit la mère au père lorsque celui-ci veut l’emmener en quittant le domicile conjugal.
Alors Galo sera « rien » puisque son père n’a pas eu le temps de lui apprendre le métier.
Alors Galo ne quittera pas la maison, située dans la calle Amsterdam, une rue circulaire de México.
Et il passera sa vie dans cette maison, souvent assis sur cette chaise.
L’histoire peut paraître étrange, mais elle est très belle.
Au gré des locataires qui passent dans cette maison, Galo aura un aperçu du monde, des révolutions, des guerres, des hommes.
Que de douceur et de magnanimité entoure cet enfant, puis cet homme, à travers l’écriture de Sergio Schmucler.
On a les couleurs du Mexique, les drames des réfugiés, l’obéissance et les questionnements de l’enfance, le destin étrange d’un homme peu commun.
Il a beaucoup de talent Sergio Schmucler et je le remercie de cet univers étrange de Galo aux couleurs mexicaines et au son des chansons de Carlos Gardel.

10,00
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16 mai 2017

Deux personnages principaux dans ce court roman.
Leïla, issue d’une famille de réfugiés afghans.
Dan, son amour absent, parti dans un pays lointain torride d’où il lui écrit des lettres.
Elle coud ces lettres, soir après soir, pour faire sa robe de mariée.
Beaucoup de tact et de douceur pour écrire cette histoire.
On apprend tout par bribes, par réminiscences.
On suit la passion qui les unit
On découvre le milieu des réfugiés afghans.
Elle est douce et brisée Leïla.
Pourquoi est-elle brisée ?
J’ai beaucoup aimé me plonger dans cet univers étrange et solitaire tout en subtilité.

Le Cherche Midi

19,50
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21 mars 2017

400 pages pour raconter une journée de Josh et on ne s’ennuie pas une seconde.
Sa femme étant partie pour quelques jours, il assume, en plus de son métier de scénariste, le rôle de PAF (Père Au Foyer).
Et cette journée n’est pas de tout repos entre Roland, 5 ans , diagnostiqué autiste Asperger et Maude, 3 ans, véritable petit tyran despotique. Sans compter les révélations d’une « amie » qui sous-entend que sa femme le trompe. Il n’est pas loin du burn-out.
L’écriture et le style sont résolument contemporains, les dialogues nombreux.
Avec beaucoup d’humour, crûment parfois, Greg Olear aborde une multitude de sujets :
Le couple et la fidélité, les choix de vie, le rôle des parents, l’autisme, la musique, le cinéma, internet, la société américaine……..
Après quelques craintes au début, on se laisse embarquer dans cette folle journée, on rit, on redevient sérieux, on compatit.
C’est une lecture sympathique et délassante malgré la gravité de certains points de vue.