Mes prix littéraires

Thomas Bernhard

Gallimard

  • 28 octobre 2010

    Ne connaissant pas l'œuvre de Thomas Bernhard, quelques recherches s'imposaient. Né en 1931 aux Pays-Bas, cet écrivain et dramaturge au style singulier, misanthrope, vivait une relation d'amour et de haine avec sa patrie. Après avoir connu le succès critique dès ses premières publications dans les années 60, il est considéré comme un des auteurs les plus importants de la littérature germanique d'après-guerre.

    Sa carrière est émaillée de scandales, certains délibérément provoqués par l'auteur, et parfois liés aux nombreux prix littéraires que l'Allemagne et l'Autriche s'acharnaient à lui remettre. Il est mort en 1989. Aujourd'hui, il est unanimement considéré comme un des plus grands prosateurs de langue allemande.

    La publication de "Mes prix littéraires" en Allemagne, pour le vingtième anniversaire de la mort de l'écrivain autrichien, a été salué comme un événement. Inédit jusqu'à aujourd'hui, ce petit volume de textes achevé en 1980 réunit neuf récits de remises de prix et les discours de réception correspondants. Des textes à la fois caustiques, poétiques, drôles, mordants et violents.

    Comme la France, l’Allemagne et l’Autriche ne sont pas avares de prix littéraires. Malgré les horreurs que Thomas Bernhard a écrites sur son pays, ses concitoyens, ses institutions, l'écrivain autrichien a souvent été le lauréat de prix littéraires, prestigieux ou dérisoires. Des distinctions qu'il a acceptées... parce qu’elles étaient accompagnés de sommes d’argent dont il avait besoin. A neuf reprises, Thomas Bernhard s’est donc prêté à la "mascarade" de la remise officielle et pompeuse de prix. L'écrivain est agacé, amusé, amer, désabusé, sarcastique, heureux, furieux contre lui-même... A la première cérémonie, on ne le reconnaît pas. A la suivante, on le présente comme "Madame" Bernhard. Une autre fois, il manque de ce se faire frapper par le ministre de la Culture, avant qu'une autre cérémonie ne soit tout bonnement annulée. Le livre présente ainsi le récit de toutes les humiliations consenties par Thomas Bernhard.