Baby love / roman

Joyce Maynard

Philippe Rey

  • Conseillé par
    11 avril 2013

    Fin des années 1970, elle sont quatre adolescentes à passer beaucoup de temps de temps ensemble. Agées de seize à dix-huit ans, leurs conversations tournent de leur bébé. Sandy mariée depuis plus d'un an est une parfaite maman et mère au foyer. Mark son mari se sent coincé dans son rôle de père et d'époux car le bébé n'était pas prévu. Tara comme Wanda élève seule son enfant. Jill lycéenne qui habite toujours chez ses parents est enceinte depuis peu.

    La vie de ces quatre jeunes filles tourne autour de la maternité. A l'âge où elles devraient s'amuser, penser à l'université, les responsabilités d'être mère ont balayé tout le reste. Encore que. Car Sandy désarmante par sa naïveté et par son innocence pense de temps de temps aux études qu'elle pensait suivre. Maman, épouse, femme au foyer : elle se sent importante dans ce schéma et ne regrette rien. Wanda galère avec sa petite fille. Bien sûr, elle aime son enfant mais c'est si dur quand la petite pleure, c'est si frustrant d'avoir un corps qui a changé et de ne plus sortir comme avant. Bien que sa mère voulait qu'elle avorte, Tara a refusé et a aujourd'hui une relation très harmonieuse avec son bébé. Jill est excité à l'idée d'être enceinte comme si cela représentait une réussite en soi.
    La petite ville connaît des changements : un peintre et sa compagne tous deux de New-York viennent s'y installer comme Ann une jeune femme de vingt ans seule et brisée par une rupture. Sans oublier une femme en âge d'être grand-mère qui porte un intérêt particulier au bébé de Wanda, un détenu en hôpital psychiatrique qui cherche à donner son amour passionné et exclusif.

    Tout en finesse et avec subtilité, Joyce Maynard nous invite dans le quotidien et dans l'intime de ses personnages. Bercés d'illusions, prisonniers d'une vie non choisie ou aspirant à une autre chose, une intrigue se noue peu à peu entre eux. Entre les désirs, les rêves, les remords, les désillusions et les fantasmes, on pressent que ce que livre se terminera mal. Très mal. La fin en sera d'autant plus terrible.
    Avec une écriture sans fioriture, l'auteure nous décrit une Amérique profonde où être mère revêt des dimensions différentes.
    A la fois touchant et dérangeant, j'ai lu ce roman d'une traite ! Et maintenant je n'ai qu'une seule envie lire "Les filles de l'ouragan" !