Etta et Otto (et Russell et James)

Emma Hooper

Les Escales

  • Conseillé par
    27 avril 2016

    amour, Canada, marche

    Après des avis dithyrambiques sur ce roman, je me jette à l’eau. Et je peux dire que je n’ai pas aimée autant que les autres lecteurs.

    D’abord j’ai trouvé la narration brouillonne : Russell part mais finalement atterrit ailleurs on ne sait pas trop où ; la journaliste qui arrive comme un cheveu sur la soupe, puis qui réapparaît.

    L’eau, rappelée inlassablement, tout le temps et à tout propos. Mais ce procédé n’a pas suffit à me faire sentir le flux et le reflux des vagues. J’ai plutôt eu l’impression de me noyer. Sensation désagréable.

    Une rencontre qui n’a pas eut lieu en ce qui me concerne.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la poussière qui fait mourir le premier instituteur et qu’Otto transporte encore à la guerre.

    http://alexmotamots.fr/?p=1780


  • Conseillé par
    15 novembre 2015

    À quatre-vingt-trois ans, Etta quitte sa ferme du Saskatchewan pour aller voir la mer. Elle part seule, pour un périple de trois mille deux cent trente-deux kilomètres à travers le Canada, avec en poche quelques babioles et une feuille où est inscrit son nom, pour ne pas oublier qui elle est. Otto, son mari, respecte sa décision. Bien sûr, il est un peu perdu sans elle, mais elle lui a laissé toutes ses recettes pour qu'il puisse se nourrir correctement. Leur voisin, Russell, est plus circonspect. Il fulmine contre Otto, s'inquiète pour Etta, et finit par sauter dans son pick-up pour la retrouver. Mais Etta n'est pas seule, James le coyotte lui tient compagnie, lui parle et parfois la guide.

    Une très jolie histoire pleine de tendresse qui parle de la vieillesse, de la mémoire qui s'enfuit, mais surtout d'amour et d'amitié. A travers les souvenirs d'Otto et d'Etta, des lettres qu'ils échangèrent avant leur mariage, on s'imprègne de la vie dans les fermes du Saskatchewan. Les Vogel, une famille si nombreuse que les enfants portent un numéro en plus de leur prénom, Otto est le 7. Russell, qui vit à côté, chez son oncle et sa tante, mais qui, à force de fréquenter la table familiale et de participer aux corvées, est devenu un Vogel à part entière. L'accident de Russell qui fera de lui un boiteux pour le reste de sa vie. L'apparition d'une toute jeune institutrice, Etta Kinnick, dans l'école du village. Le coup de foudre immédiat de Russell. Otto qui rêve de partir à la guerre et qui part. Les lettres qu'il échange avec Etta pour travailler son orthographe. Etta qui travaille dans l'usine de munitions. Otto et sa première permission, Etta qui l'attend sur le quai de la gare. Russell qui s'achète une ferme...
    Trois destins liés, trois vies simples mais riches d'amour et de partage pour un livre tendre et mélancolique, des sujets graves allégés par la magie des mots d'Emma HOOPER. Jamais triste, ce roman du temps qui passe est terriblement attachant. On aime Otto, Etta et Russell comme s'ils étaient de notre famille et on les quitte avec regret.
    Une douceur qui réchauffe le coeur...


  • Conseillé par
    26 octobre 2015

    « Je devrais peut-être partir, répondit Etta. Dans un endroit pour les gens qui s’oublient eux-mêmes.
    Mais je me souviens, dit Otto. Si je me souviens et que tu oublies, on peut sûrement s’équilibrer. »
    Mais Etta quatre-vingt-trois ans a pris sa décision et elle quitte un matin leur région du Saskatchewan pour voir la mer. Elle s’en va bottes aux pieds avec trois fois rien à manger pour un long périple et le vieux fusil d’Otto. Lorsqu’il se rend compte de son départ, il l’accepte et ne cherche pas à alerter Russel , son frère de cœur et ami depuis l’enfance. Il ne sait pas comment se débrouiller sans Etta mais il y va essayer. Otto et Russel trois personnes liées par l’histoire, les souvenirs et l’amour sous différentes facettes.
    Mêlant la marche d’Etta à travers le Canada et les événements passés, Emma Hooper nous livre un magnifique premier roman où il est question d’amour, de la guerre à laquelle a participé Otto, la famine, l’amitié et l’esprit d’Etta qui s’effiloche. Roman d’une beauté rare avec une jolie pudeur où Etta et son coyote qui parle, Russell et Otto nous confient leurs rêves passés ou présents tout comme leurs peines, et ce qu’ils ont traversé.
    L’auteure nous transporte dans un monde en équilibre entre réalité et poésie. Avec précision et avec un rythme où le temps n’est qu’une mesure, elle nous dépeint les sentiments de ses personnages avec une écriture unique. Une lecture tissée hors du temps qui nous imprègne, nous vrillent le cœur et l’esprit ! Un roman incroyablement lumineux où une force se dégage de la douceur qui nous enveloppe longtemps.