Ce qu'il nous faut, c'est un mort

Hervé Commère

Fleuve Editions

  • Conseillé par
    8 septembre 2016

    Ce livre est un polar sans aucun doute, puisqu'il y va y avoir un meurtre, un enquêteur et des suspects. Pourtant, on en arrive presque à l'oublier pendant la moitié de la lecture parce qu'il est aussi et peut-être surtout l'histoire d'un village normand (qui pourrait être de toutes autres région sans que cela ne change grand chose à la crédibilité) dont la prospérité va aller grandissant après le développement d'une entreprise de sous-vêtements (l'auteur précise que son inspiration vient des usines Lejaby). Après l'âge d'or que vivent les ouvrières sous la direction d'un patron qui profite de ses gains pour mettre à leur disposition des logements gratuits vient forcément un moment où les héritiers n'adhèrent plus aux valeurs de celui qui fut à l'origine de leur fortune. En faisant fortune, Gaston Lecourt change à jamais la vie des habitants mais aussi celle de ses descendants qui ne seront pas éduqués dans le même contexte et les mêmes valeurs qu'il ne le fut. J'ai trouvé cette partie, qui est très développée, passionnante. J'ai même, pendant les 3/4 du roman pensé que c'était un très bon roman. Malheureusement pour moi, le dernier quart a gâché mon impression pour des raisons que je peux difficilement développer parce qu'elles ont trait à l'une des "victimes". J'ai beau être normande, j'ai beaucoup apprécié sa comparaison de ce village à Marseille, cette démonstration qu'il est bien plus facile de s'intégrer dans une ville métissée que dans un petit village. Ce thème de l'intégration est à mon avis très bien traité, et notamment quand William se rend compte que lorsque d'autres personnes se souviennent de lui enfant dans ce village, il se sent appartenir au village. En fait, j'ai beaucoup aimé tout ce qui a trait à la chronique du village mais pas l'intrigue policière qui est pourtant bien ficelée, rien à redire là dessus mais pour moi, les personnages sont trop lisses (alors même que l'auteur me pointerait sans doute du doigt leurs aspérités, leurs faiblesses, mais ça ne leur donne pas, à mes yeux, de relief, si j'excepte William qui est le seul à avoir pris vie sous mes yeux). Il n'en reste pas moins que je suis sûre que ce polar plaira beaucoup et que mon manque d'enthousiasme pour la fin ne gâche pas totalement la qualité de la chronique villageoise et de l'écriture d'Hervé Commère dont j'avais lu Des ronds dans l'eau. A mon avis, ce livre-ci est plus abouti. Et malgré mon bémol, j'ai dévoré ses 500 pages en deux jours.


  • Conseillé par
    20 mars 2016

    en partenariat avec Fleuve Editions

    **Un policier haletant**

    Le nouveau roman d’Hervé Commère débute pied au plancher, au sens propre comme au figuré. En une nuit, celle qui a vu la victoire de l’équipe de France de football le 12 juillet 1998, le destin de tous ses personnages va se jouer. Un accident de voiture va détruire la belle assurance des trois passagers de la Peugeot 205 GTI, des garçons à qui tout souriait mais qu’une soirée un peu arrosée transformera en criminels. Ils renverseront une jeune fille avant de prendre la fuite. Mais aussi celle de la victime, Fanny qui, dorénavant passera sa vie dans un fauteuil roulant. C’est cette nuit de 1998 encore que choisira un jeune homme au regard si doux pour se transformer en violeur en série et balayer la belle insousciance d’une poignée de jeunes femmes. Toutes ces personnes ont un lien avec Vrainville, petite ville de Normandie. Mais aussi avec les Ateliers Cybelle qui, depuis des décennies, font vivre la population en fabriquant de la lingerie. Mais aujourd’hui, ce fragile équilibre menace de s’écrouler. L’usine qui était à la fois la fierté et le cœur de la région est mise en vente ; Fanny décide de revenir dans la ville de son enfance, qu’elle avait quittée après le drame; quant à Marie, l’une des victimes du violeur, elle a tant bien que mal reconstruit sa vie, mais plutôt mal que bien à vrai dire… Voilà le décor, très romanesque. Quant à l’intrigue, elle multiplie les fausses pistes et les vrais rebondissements. Avec ce cinquième roman, Hervé Commère a franchi une étape en ficelant un policier haletant. Certainement le plus réussi de ses livres.

    **Lire un extrait de " Ce qu'il nous faut c'est un mort "**

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