Poèmes
EAN13
9782072857096
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Poésie/Gallimard
Langue
français
Langue d'origine
français
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Poèmes

Gallimard

Poésie/Gallimard

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'"Tout s'est éteint, flambeaux et musiques de fête..." Voici donc ces poèmes
séparés d'une légende qui les enrobait. Peu importe une légende, quand elle ne
défigure pas les œuvres. Celle-là les a plus que défigurées. Mais autant en
emporte la vie : le seul portrait ressemblant qui restera de Louise de
Vilmorin sera bientôt celui qu'apporte le livre de son frère André. Déjà la
légende se retire, comme la mer. La clef de Louise de Vilmorin n'était pas
dans une mondanité épisodique (j'ai vu à Verrières moins d'Altesses que de
protégés), ni dans une grâce célèbre, mais dans une fantaisie impulsive et
féerique. Nulle rêverie n'a mieux transfiguré les Contes de Perrault, que
l'étude qu'elle leur a consacrée. Elle parlait à merveille de Titiana, et
parfois parlait comme elle. En 1933 (elle n'écrivait pas encore, et toussait)
elle m'avait dit : " – Je m'agite, on croit que je vais dire quelque chose
d'intelligent. Pas du tout : je tousse. – Vous ressemblez à certaines jeunes
femmes de Shakespeare. – On m'a seulement dit : de Gyp." Elle ne ressemblait
pas à Madame de, mais à Maliciôse. Et à maints égards, ces poèmes sont les
poèmes de Maliciôse. On en a rarement compris la nature, parce qu'ils ont été
publiés avec toutes sortes de calligrammes, vers olorimes, ou palindromes.
Très douée pour des acrobaties qui commençaient par le poème à Gaston
Gallimard : "Je méditerai – Tu m'éditeras..." et finissaient par des
calligrammes en forme de tonneau compliqué, Louise de Vilmorin les mêlait
volontiers à ses vrais poèmes. Or, sa virtuosité, qui naissait du jeu,
semblait liée à un domaine foncièrement littéraire. D'où le malentendu
fondamental, plus grave que celui de sa légende : car l'importance de cette
poésie, c'est qu'elle est, à contre-courant de la poésie contemporaine, une
poésie orale. Quelqu'un parle.' André Malraux.
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