Une femme en exil
EAN13
9782221122730
Éditeur
Robert Laffont
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Une femme en exil

Robert Laffont

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782221122730
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    15.99
Emmanuel de Waresquiel s'emploie avec brio à sortir de l'ombre et à nous faire
aimer une grande artiste méconnue du XIXe siècle, qui fut aussi une femme
d'exception.


C'est une grande artiste, à la fois égérie, aventurière et passionnée,
qu'Emmanuel de Waresquiel a entrepris de sortir de l'ombre, à l'heure où
plusieurs expositions dédiées à l'œuvre de Félicie de Fauveau sont en
préparation en France et à l'étranger. Son livre retrace la destinée
romanesque d'une marginale, comme le fut à sa manière Camille Claudel. Née à
Florence en 1801 et morte en exil à Florence quatre-vingt-cinq ans plus tard,
en 1886, Félicie de Fauveau a porté en elle le rêve meurtri, fou et
anachronique d'une monarchie idéale en plein siècle de la démocratie et du
positivisme. Elle appartient à la caste sulfureuse des conspiratrices, des
amazones, des aventurières de l'impossible. Elle s'est battue pour une cause
perdue d'avance dans le bocage vendéen, en 1832, à cheval, le pistolet à la
ceinture, vêtue à la façon des hommes. Elle a cru au destin glorieux d'un
jeune roi qui ne régnera jamais et finira, comme elle, sa vie en exil. Elle a
été ce qu'on appelait à l'époque légitimiste, défendant la cause d'une vieille
dynastie tombée une première fois le 10 août 1792, puis une seconde fois au
pied des barricades de la révolution de juillet 1830. Cet exil, Félicie l'a
aussi connu dans la diversité parfois équivoque de ses relations amoureuses.
Le premier homme qu'elle a aimé a été tué a vingt ans, fauché par une balle
républicaine, en défendant la même cause qu'elle. La femme auprès de qui elle
s'est abandonnée avec passion, avec fureur, est longtemps restée dans le
secret de son trouble et de son admiration, parce que l'époque le voulait
ainsi, parce que personne alors n'aurait compris le sens profond de la vie
partagée de deux femmes égarées dans un rêve commun. L'une était le " maître "
et l'autre son " écuyer ". Félicie de Fauveau ne s'est jamais mariée et a vécu
de son seul travail. En plein XIXe siècle, elle a fait le choix difficile de
l'indépendance et de l'insoumission. Sculptrice étonnamment douée, elle a
transformé, dans ses ateliers de Paris puis de Florence, les idéaux de sa
jeunesse en une esthétique romantique inspirée du Moyen Âge et de la
Renaissance, qui lui a valu d'être remarquée et appréciée par Stendhal,
Alexandre Dumas, Balzac et Théophile Gautier. On a vu en elle un Benvenuto
Cellini moderne. À Florence, bien que proscrite, elle a travaillé pour les
rois et les princes de presque toute l'Europe. Mais son image de pasionaria et
de rebelle a nui à sa reconnaissance officielle. Aujourd'hui, comme ce fut le
cas pour Camille Claudel, le temps est venu de la réhabiliter. Emmanuel de
Waresquiel s'y emploie avec brio, mêlant la sensibilité de l'écrivain à la
rigueur de l'historien, pour nous faire admirablement découvrir son héroïne et
l'aimer à notre tour.
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