- EAN13
- 9782246803638
- Éditeur
- Grasset
- Date de publication
- 04/2014
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Aide EAN13 : 9782246803638
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Il n'est pas nécessaire, pour connaître la condition du banni, d'être chassé
au loin, il suffit de tomber de quatre étages, d'être chassé de la maison-
tanière où l'on a vécu près de quarante ans, et où l'on s'attendait à mourir.
Arraché à ses rites et à ses ombres, on n'est plus qu'un naufragé sans
espérance.
Pour un écrivain, l'épreuve est encore plus rude : il n'avait jamais pu écrire
ailleurs que devant une fenêtre perchée sur les toits. L'adieu aux aîtres est
également un adieu aux livres. La plume est bloquée à jamais.
Jusqu'au jour où, deux ans après ce coup sur la tête, pour secouer cette
mélancolie dangereuse qui le détruit peu à peu, il tente de récrire, comme un
invalide, arrachant ligne après ligne aux pesanteurs de la loi d'exil.
La vie a repris, vaille que vaille, un peu d'air y pénètre grâce à cette
médication de l'écriture. Quand le livre est achevé, l'écrivain est redevenu
presque libre.
Reste que la vieillesse s'était glissée parmi les caisses du déménagement :
c'est elle qu'il faudra, "à l'avenir" (mot de dérision), affronter.
Voici un récit sobre et sans complaisance. L'insouciance d'une vie se paie au
dernier guichet.
au loin, il suffit de tomber de quatre étages, d'être chassé de la maison-
tanière où l'on a vécu près de quarante ans, et où l'on s'attendait à mourir.
Arraché à ses rites et à ses ombres, on n'est plus qu'un naufragé sans
espérance.
Pour un écrivain, l'épreuve est encore plus rude : il n'avait jamais pu écrire
ailleurs que devant une fenêtre perchée sur les toits. L'adieu aux aîtres est
également un adieu aux livres. La plume est bloquée à jamais.
Jusqu'au jour où, deux ans après ce coup sur la tête, pour secouer cette
mélancolie dangereuse qui le détruit peu à peu, il tente de récrire, comme un
invalide, arrachant ligne après ligne aux pesanteurs de la loi d'exil.
La vie a repris, vaille que vaille, un peu d'air y pénètre grâce à cette
médication de l'écriture. Quand le livre est achevé, l'écrivain est redevenu
presque libre.
Reste que la vieillesse s'était glissée parmi les caisses du déménagement :
c'est elle qu'il faudra, "à l'avenir" (mot de dérision), affronter.
Voici un récit sobre et sans complaisance. L'insouciance d'une vie se paie au
dernier guichet.
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