Les esclaves du manoir
EAN13
9782362371950
Éditeur
Sabine Fournier
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les esclaves du manoir

Sabine Fournier

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782362371950
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    14.99
CHAPITRE PREMIER : _PREMIÈRES IMPRESSIONS

_

Même à l’aide du plan fourni par Robert, Solange eut du mal à trouver le
manoir isolé en pleine forêt. Au bout d’un chemin de terre, une grille en fer
forgé s’ouvrit automatiquement devant la voiture. Elle roula longtemps, au
milieu d’un parc planté de grands arbres, avant d’apercevoir un toit
d’ardoises flanqué de deux tours carrées. Enfin, elle se gara devant les murs
en pierre de taille d’une maison à un étage, percée de deux rangs de fenêtres
à petits carreaux. Au bas du perron à marches de marbre blond, un majordome
l’attendait : cheveux gris lissés en arrière, visage impassible. Il s’inclina
cérémonieusement.

— Mademoiselle est l’une de nos invitées, je suppose ?

— C’est exact : Solange A.

— Mademoiselle est la première, si mademoiselle veut bien me confier la clé de
sa voiture, je la conduirai au garage.

Toujours sur le même ton déférent, il lui conseilla de laisser sa valise dans
le coffre de l’auto.

— Je pense que mademoiselle n’en aura pas besoin.

Elle scrutait son visage pour tenter de déceler s’il était au courant de la
manière dont elle devait passer la semaine dans le manoir. Il demeurait
impassible.

Derrière lui, elle monta les marches du perron, traversa un hall immense. Le
coeur serré, elle pensait avec nostalgie à la vie de jeune fille de bonne
famille qu’elle avait abandonnée pour Robert, un modeste employé d’entreprise
de dépannage en appareils ménagers. Solange, elle, hériterait d’un vignoble de
grand cru dans le Bordelais. Pourtant elle faisait tout ce que voulait Robert.
Et il en abusait. Elle était vierge quand elle s’était enfuie avec lui. Le
souvenir de ce qu’il lui avait fait subir le soir-même l’emplissait de honte,
pourtant elle était restée avec lui, et il l’envoyait dans ce manoir, se
soumettre à des inconnus.

Le majordome ouvrit une petite porte, au fond de la grande salle. Elle donnait
sur un escalier étroit dont la rampe en marbre s’appuyait sur des montants de
bois torsadés.

— Mademoiselle est attendue en bas.

Quand la porte claqua dans son dos, elle frissonna : impossible de revenir en
arrière, le piège s’était refermé.
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