L'art de l'Etat en Turquie, Arrangements de l'action publique de la fin de l'Empire ottoman à nos jours
EAN13
9782811123499
Éditeur
Karthala
Date de publication
Langue
français
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L'art de l'Etat en Turquie

Arrangements de l'action publique de la fin de l'Empire ottoman à nos jours

Karthala

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782811123499
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    24.99

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L’État turc est généralement présenté comme fort. La tradition bureaucratique
de l’Empire ottoman se serait perpétuée, voire renforcée, durant la période
républicaine. L’État est ainsi perçu comme une entité unifiée et douée de
volonté, comme une instance souveraine nettement différenciée de la société et
largement imperméable aux demandes sociales. Il est souvent considéré aussi
comme l’acteur principal, voire unique, d’un processus de « modernisation » et
d’« occidentalisation » volontariste de la société.

Partant du constat d’un décalage entre ces manières de concevoir les modes de
gouvernement en Turquie, d’une part, et les apports de la socio-histoire du
politique et de la sociologie de l’État et de l’action publique, d’autre part,
cet ouvrage entend dépasser l’idée d’un État monolithique et autonome. Ainsi
se donne-t-il pour objectif d’ouvrir la « boîte noire » de l’État, qu’il
analyse comme un système de positions complexe et mouvant. À cette fin, il
observe la puissance publique en action et s’intéresse aux multiples acteurs
qui interviennent dans l’action publique.

Ordonner et transiger : telle est la double face de l’action publique. Elle
apparaît comme l’articulation de la légalité et de la légitimité : travail
d’homologation, projections d’un ordre sur la distance et la durée, conversion
d’une force en droit ou réciproquement, opérations conjointes d’objectivation
et de subjectivation. Mais dans le même mouvement se négocient des alliances
et des transactions entre domaines privé et public, d’où l’indécision des
périmètres d’intervention et les luttes dont la chose publique est la cause.

Ce livre est le fruit d’un travail collectif rassemblant historiens,
politistes, sociologues, anthropologues et géographes, sur des objets aussi
divers que la politique religieuse, les effets socialisateurs du service
militaire, l’identification des citoyens ou la production de faux, de la fin
de l’Empire ottoman à nos jours. Ils ont cependant en commun de mettre en
perspective l’analyse des discours officiels avec les pratiques concrètes de
l’action publique, d’éclairer des clivages internes aux institutions et de
souligner les chevauchements entre appareil d’État et société.

Loin de s’adresser aux seuls spécialistes de l’Empire ottoman et de la
Turquie, cet ouvrage a sa place dans le débat intellectuel sur la sociologie
de l’État, la socio-histoire des institutions et l’analyse de l’action
publique.
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