À la recherche du temps perdu I
EAN13
9782824708829
Éditeur
Bibebook
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

À la recherche du temps perdu I

Bibebook

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782824708829
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    • Fichier Mobipocket, libre d'utilisation
    • Lecture en ligne, lecture en ligne
    • Fichier PDF, libre d'utilisation

    Mise en Forme

    • Aucune information

    Fonctionnalités

    • Balisage de la langue fourni

    Normes et Réglementations

    • Aucune information
    0.00
Alors que le premier tome est publié à compte d’auteur chez Grasset en 1913
grâce à René Blum (Proust en conserve la propriété littéraire), la guerre
stoppe la publication du deuxième tome et permet à Proust de remodeler son
œuvre, cette dernière prenant de l'ampleur au fil des nuits de travail
épuisant. L'auteur retravaille sans cesse ses dactylographies autant que ses
brouillons et ses manuscrits, et souhaite interrompre sa collaboration avec
l'éditeur. La Nouvelle Revue française, dirigée par Gaston Gallimard, est en
pleine bataille éditoriale avec Grasset depuis 1914 mais a commis l'erreur de
refuser en 1913 de publier Du côté de chez Swann par l'entremise d'André Gide,
figure dominante du comité éditorial de la NRF qui juge que c'est un livre de
snob dédié à Gaston Calmette, directeur du Figaro. Extrait : Mais Swann se
disait que s'il montrait à Odette (en consentant seulement à la retrouver
après dîner), qu'il y avait des plaisirs qu'il préférait à celui d'être avec
elle, le goût qu'elle ressentait pour lui ne connaîtrait pas de longtemps la
satiété. Et, d'autre part, préférant infiniment à celle d'Odette la beauté
d'une petite ouvrière fraîche et bouffie comme une rose et dont il était
épris, il aimait mieux passer le commencement de la soirée avec elle, étant
sûr de voir Odette ensuite. C'est pour les mêmes raisons qu'il n'acceptait
jamais qu'Odette vînt le chercher pour aller chez les Verdurin. La petite
ouvrière l'attendait près de chez lui à un coin de rue que son cocher Rémi
connaissait, elle montait à côté de Swann et restait dans ses bras jusqu'au
moment où la voiture l'arrêtait devant chez les Verdurin. À son entrée, tandis
que Mme Verdurin montrant des roses qu'il avait envoyées le matin lui disait :
« Je vous gronde » et lui indiquait une place à côté d'Odette, le pianiste
jouait, pour eux deux, la petite phrase de Vinteuil qui était comme l'air
national de leur amour. Il commençait par la tenue des trémolos de violon que
pendant quelques mesures on entend seuls, occupant tout le premier plan, puis
tout d'un coup ils semblaient s'écarter et comme dans ces tableaux de Pieter
de Hooch, qu'approfondit le cadre étroit d'une porte entr'ouverte, tout au
loin, d'une couleur autre, dans le velouté d'une lumière interposée, la petite
phrase apparaissait, dansante, pastorale, intercalée, épisodique, appartenant
à un autre monde.
S'identifier pour envoyer des commentaires.