On ne meurt pas, on est tué

«On vit là, rue du Paillon, depuis peu, tous ensemble : Pa, Man, mon petit frère Gino et moi. Sur le même palier, les parents de ma mère : le Cecco et la Tosca. La Tosca et moi on ne s'aime pas. Question de tempérament : je manque d'obéissance, je ne sais pas plier.J'aimais mieux avant, depuis qu'on a déménagé je vis en terre étrangère. Gino, au contraire, a gagné au change. Il se prend à présent pour le maître avec le Cecco et la Tosca pour alliés. Alors, bien sûr, j'ai des pensées d'assassin...»Comme un canif qui entaille une baguette, On ne meurt pas, on est tué explore les sentiments de peur, d'injustice et de solitude de l'enfance. Sans pathos, sans emphase, l'écriture se coule, laconique, dans la détresse du gamin jusqu'aux larmes. L'émotion pure.
«Moi, c'est différent. Il y a un feu sans fin qui me brûle en dedans. Je suis mauvais, et je ne guérirai jamais.»