Conversation sur la mondialisation à l'aube des révolutions arabes

La petite cylindrée s'arrêta devant le large portail de la villa. Les deux battants s'ouvrirent lentement et la voiture pénétra dans le grand jardin embaumé par les jasmins. L'allée, longue de 30 mètres environ, bordée de rosiers desséchés, fut rapidement franchie et John Prudman extirpa sa silhouette longiligne de la Peugeot 106 et regarda de gauche à droite, comme étonné de ne pas trouver son hôte, en train de l'attendre au pied des neuf marches de l'escalier qui conduisait à la véranda. Mais, ce dernier qui avait observé l'arrivée de la voiture depuis l'ombrage d'un magnifique figuier, apparut brusquement à ses côtés et tous deux, amis de longue date, se donnèrent longuement l'accolade. Youssef Rezgui se saisit de la petite valise de son invité, et ils franchirent la grande porte ouverte de la villa en devisant. Cissé, Simon et sa fille Claire, Patrick, Huy Sun, Sid'Ahmed et d'autres encore se joignirent à Youssef et John, pour débattre jusqu'aux aurores des effets de la mondialisation sur les PVD, en général, et l'Afrique francophone, en particulier. Secteur privé, inflation, variable prix, bureaucratie, Internet, équilibre budgétaire, Judaïsme, Islam, Chrétienté, Barrières douanières, Investissements étrangers, mouvement des capitaux, placements financiers, corruption, dérégulation des marchés, télécommunications, tous les domaines faisant le lit du libéralisme pur et dur sont débattus dans une ambiance amicale, aimable, décontractée et tolérante, sur fond de révolutions arabes