Cette histoire est celle de deux sœurs nées dans un château entouré d'une forêt, réputée habitée par le diable. La blonde Ronce, à la mort de sa mère, a repris l'aiguille et l'étoffe pour sublimer sa maîtrise de la broderie. La brune Épine, quant à elle, voulait montrer à son père qu'il n'avait nul besoin d'un héritier et qu'elle pouvait tout aussi bien l'accompagner à la chasse et s'occuper des affaires du domaine.
Ces sœurs, bien que très différentes de tempérament et d'apparence, sont jumelles et ce lien les tiendra unies quand elles se retrouveront les seules habitantes du château.
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Bien que souvent sur les tables de littérature générale, les éditions du Typhon sont des habitués des romans du mauvais genre que l'on apprécie aux Quatre Chemins. Ne le dites pas à l'autrice mais je m'attendais à une histoire de fantasy se dissimulant sous les traits d'un conte. Cependant Lucie Baratte nous plonge dans un récit de pur fantastique médiéval. Vous y retrouverez tous les codes de la chanson de geste avec ce petit pas de côté qui ne vous fera pas suivre un preux chevalier en armes. En commençant ce Roman de Ronce et d’Épine, j'ai ressenti tout de suite une musicalité dans l'agencement des mots qui m'a donné envie de lire le livre à voix haute.
Vous plonger dans ce conte c'est une promenade en forêt à la tombée de la nuit, le décor y est aussi beau qu'il est inquiétant.
Dans un futur indéterminé le Reset a plongé le monde dans un nouveau moyen-âge où la loi du plus fort et cèle qui prime. Perceval est l'une des rares persones ayant encore la conaissance de l'écriture, il a pour toute arme une antique machine à écrire "Sous-Bois" qui a traversé les âges. Son rôle est de consigner les péripéties de la caravane du capitaine Igriega. Ce soldat autrefois saltimbanque est passé des marionètes aus armes pour se hisser au plus hautes sfères de la république de Ty-Ping et devenir l'un des capitaines les plus redoutés. Vous vous aprêtez à lire le récit de cète ascension mêlée a celui du dernier voyage de cète tristement célèbre caravane.
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Au delà du fait que La Sous-Bois est un très bon roman de dark fantasy, il y a un élément à côté duquel vous ne pourrez pas passer : sa langue ! L’auteur a fait le choix de rédiger son roman en orthographe rationalisée. Si vous vous demandez ce que c’est que cette diablerie relisez le premier paragraphe et faites taire cette petite voix dans votre tête qui hurle que c’est « bourré de fautes ». Ce nouveau cadre linguistique est le fruit du travail de recherche d’un collectif de linguistes. Dans le but de rendre l'écriture de la langue française plus logique. La Sous-Bois réussit le tour de force de nous plonger dans un monde violent à travers les yeux d'un lettré pacifiste et de prouver que cette nouvelle vision de l'orthographe a toute sa place dans l'écriture romanesque.
L'orthographe est mort, longue vie aus ortografes !
Entrer dans le monde
De Claire Duvivier
Illustrations de couverture par Tom Haugomat
École des Loisirs
Le monde de Xabi est petit, 26 adolescents qui cohabitent avec leurs Babas et leurs Tuteur.ices.
Le monde de Xabi est confortable, leçons le matin, sports et loisirs l'après-midi et la journée se finit en compagnie de leurs animaux domestiques.
Le monde de Xabi va changer. Trois inconnus viennent leur rendre visite et bientôt les 26 pensionnaires du Danube vont quitter leur cocon et découvrir la surface.
C'est leur tour, bien qu'un peu prématuré, d'entrer dans le monde.
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Nous retrouvons une habituée de nos tables et rayons dans un nouveau genre, la science-fiction jeunesse. Claire Duvivier entre dans la lignée de Lois Lowry, Marine Carteron et Yves Grevet avec une dystopie réussie. Dans ces mondes pensés pour le bonheur et la sécurité de tous, l'individu passe bien souvent au second plan quand il n'est pas complètement effacé. Peut on affirmer être libre et heureux quand tous ce que nous avons vu du monde ne sont que les barreaux d'une prison dorée ?
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En lisant ce livre je me suis revu à 15 ans, dévorant ces histoires d'adolescents découvrant le monde qui les entoure et comment devenir pleinement soi.
Si la nostalgie porte mes mots, c'est avec un nouveau regard que Claire Duvivier aborde ce genre.
Il n'y a pas d'âge pour se mettre à la littérature jeunesse, entrez dans le monde.
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Tom.
Nous sommes en 1643 sous le règne de l'empereur Chongzhen et ce récit est celui d'un bracelet. Sa confection est si particulière qu'il paraît abriter plus d'espace à l'intérieur que sa forme ne le permettrait. Qu'il emmène sa propriétaire, la jeune Chen, dans des mondes de rêves incroyables pendant son sommeil. Qu'il donnera au père de cette dernière les clefs pour construire le jardin parfait. Ce haut fonctionnaire, désemparé par les conflits qui secouent la Chine, abandonne sa charge pour se dédier à la création d'un lieu qui serait la somme de l'espace et du temps.
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Comme un bon thé certains livres ont besoin d'infuser pour révéler toutes leurs saveurs. "Le bracelet de jade" est de ceux là. Entre conte de sagesse chinois et récit de Fantasy, Mu Ming nous sert un livre qui, malgré sa centaine de pages, vous demandera d'aller jusqu'à la dernière goutte pour apprécier toute la construction de son histoire et l'ampleur qui était cachée dans les replis de son monde.
Amber et Kevin sont le couple moderne moyen. Un appart correct mais sans plus, un régime végan qui tient une semaine sur deux, une plantation hydroponique de marijuana qui paye le loyer, bref 2 vieux "jeunes adultes" dans toute leur splendeur. Pour lui, ce train de vie
convient parfaitement : on cultive la beuh et on avance nulle part mais on le fait ensemble. Pour elle, c'est une autre histoire. Elle était promise
au niveau olympique de gymnastique mais une blessure lui volera sa carrière. Depuis, elle rêve de plus. Ou en tout cas de quelque chose.
Elle s'inscrit donc à MarsNow, un nouveau programme de télé-réalité financé par un milliardaire qui élira le couple idéal pour s'installer sur Mars, un aller sans retour.
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Deborah Willis signe ici un roman humain avant tout, qui parle des gens et de leurs peurs, de leurs ambitions et de jusqu’où ils sont prêt à aller pour satisfaire leur envie besoin de vivre. Elle parle à ces jeunes qui ne savent pas encore ce qu'il feront dans 15 ans, à ces moins jeunes qui ne savent pas ce qu'ils font maintenant et à ces vieux qui ne savaient pas ce qu'il faisaient il y a 30 ans.
Grâce aux références pop et à son humour naturel, elle transforme la lecture de son livre en une conversation avec un ami.
Un roman à déguster autour d'une bonne bière pour ceux qui rêvent d'un tout petit peu plus.